Le 19 août 2025, le marché boursier européen a connu une baisse significative des actions de sociétés de défense, notamment Rheinmetall et Leonardo. Cette chute fait suite à l'optimisme croissant concernant un possible cessez-le-feu dans le conflit ukrainien, alimenté par les discussions entre le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Les investisseurs ont réagi à ces développements géopolitiques, réduisant la demande perçue pour les produits de défense.
L'indice des actions aérospatiales et de défense européennes a chuté de 2,6 % ce jour-là, marquant sa pire journée en plus d'un mois. Les actions de Leonardo ont baissé de 10,2 %, tandis que celles de Rheinmetall ont reculé de 4,9 %. D'autres entreprises européennes du secteur, telles que Renk, Hensoldt et Saab, ont également enregistré des baisses notables, perdant entre 4 % et 8 % de leur valeur.
Cette tendance s'inscrit dans un contexte où les actions de défense européennes avaient connu une forte appréciation depuis le début du conflit en Ukraine, stimulées par les contrats gouvernementaux et l'augmentation des dépenses militaires. Cependant, les récents développements diplomatiques, y compris la proposition de Trump d'organiser une conférence de paix impliquant Zelensky et Poutine, ont créé une pression vendeuse sur le marché.
Parallèlement à ces fluctuations du marché, la Commission européenne a dévoilé en mars 2025 son plan « ReArm Europe ». Ce plan ambitieux vise à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros pour la défense européenne, comprenant des facilités budgétaires et un instrument de prêt de 150 milliards d'euros appelé SAFE (Security Action for Europe). L'objectif est de renforcer les capacités de défense européennes par le biais d'achats communs et de stimuler la base industrielle de défense du continent.
Malgré la correction actuelle des actions, les analystes soulignent que les fondamentaux du secteur de la défense restent solides. Les dépenses de défense devraient structurellement rester plus élevées qu'avant le conflit, soutenues par la nécessité de reconstituer les stocks épuisés, les objectifs de dépenses de l'OTAN et la volonté de l'Europe de renforcer son autonomie stratégique. Des institutions financières comme J.P. Morgan et HSBC estiment que, quelle que soit l'issue des négociations de paix, les dépenses de défense européennes continueront d'augmenter.
Les entreprises du secteur devront s'adapter à ce paysage changeant en diversifiant leurs produits, en innovant technologiquement et en optimisant leurs chaînes d'approvisionnement. Les investisseurs, quant à eux, devront suivre de près les développements géopolitiques et les annonces politiques pour naviguer dans ce secteur dynamique.