Alors que le symposium de Jackson Hole approche, les investisseurs sont à l'affût de tout indice concernant une potentielle baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine en septembre. Cette réunion annuelle, qui rassemble des banquiers centraux, des décideurs politiques et des universitaires, est traditionnellement un moment clé pour discerner l'orientation future de la politique monétaire.
Les perspectives divergent quant à l'impact d'une telle mesure. Tony Pasquariello, responsable de la stratégie des fonds spéculatifs chez Goldman Sachs, exprime un scepticisme quant à la réorientation massive des 7,186 billions de dollars actuellement placés dans les fonds monétaires américains vers les actions après une baisse des taux. Il s'appuie sur des tendances historiques où les actifs monétaires ont continué de croître même dans un environnement de taux d'intérêt bas, suggérant qu'il n'y a pas une quantité exceptionnellement importante de liquidités prête à être allouée au marché boursier.
À l'opposé, Ed Yardeni, président de Yardeni Research, anticipe qu'une baisse des taux pourrait stimuler davantage le marché boursier américain, potentiellement déclencher un rallye alimenté par la peur de manquer une opportunité (FOMO). Bill Ackman, un investisseur milliardaire, partage cette vision optimiste, suggérant que les 7,4 billions de dollars record dans les fonds monétaires pourraient être orientés vers les actions si la Fed abaisse ses taux. Ackman a souligné que les baisses de taux ont historiquement été suivies de gains solides pour le S&P 500 sur une période de un à trois ans.
Concernant les performances des fonds négociés en bourse (ETF) le 19 août 2025, le SPDR S&P 500 ETF Trust (SPY) a enregistré une légère hausse de 0,1 % pour atteindre 643,96 $, tandis que l'Invesco QQQ Trust Series 1 (QQQ) a reculé de 0,3 % à 575,29 $. Les ETF axés sur les fonds monétaires, tels que SGVT et PMMF, se négociaient autour de 100,37 $.
Les discussions à Jackson Hole revêtent une importance particulière cette année, car elles interviennent dans un contexte économique marqué par des signaux mitigés sur l'inflation et le marché du travail. Les récentes augmentations des prix à la production en juillet, qui ont grimpé de 0,9 % (soit le plus fort taux mensuel en trois ans), signalent une résurgence de l'inflation et soulèvent des questions sur la nécessité d'une baisse des taux. Certains analystes, comme Yardeni, mettent en garde contre une potentielle erreur politique si la Fed baisse ses taux trop tôt, craignant que cela ne nuise à sa crédibilité en tant que combattant de l'inflation et n'entraîne une surchauffe du marché boursier.
La Fed se trouve ainsi à un carrefour, jonglant entre la nécessité de soutenir la croissance économique et la lutte contre l'inflation. Les déclarations du président de la Fed, Jerome Powell, lors du symposium seront déterminantes pour orienter les attentes des marchés et la trajectoire future de la politique monétaire américaine.