Le Japon célèbre une étape remarquable en matière de longévité, avec près de 100 000 personnes ayant dépassé l'âge de 100 ans. Ce jalon, atteint grâce à une combinaison de facteurs culturels, alimentaires et médicaux, souligne une tendance observée depuis plus de cinquante ans, avec une augmentation significative de plus de 4 600 centenaires rien que pour l'année écoulée.
Une prédominance féminine marque cette cohorte d'âge, les femmes représentant environ neuf sur dix centenaires. La densité de centenaires est également frappante, avec une moyenne nationale de plus de 76 personnes centenaires pour 100 000 habitants, certaines préfectures affichant des concentrations deux fois plus élevées.
L'alimentation traditionnelle japonaise est largement reconnue comme un pilier de cette longévité exceptionnelle. Riche en poissons, en produits à base de soja, en légumes variés et en thé vert, elle est faible en graisses saturées et en calories, tout en étant dense en nutriments et en oméga-3. Ce régime, souvent caractérisé par la consommation de produits frais et de saison, et la pratique de manger jusqu'à 80% de satiété, favorise la santé cardiovasculaire et réduit le risque de maladies chroniques.
Au-delà de la diète, le mode de vie actif joue un rôle crucial. Les Japonais privilégient la marche et les transports en commun, intégrant l'activité physique dans leur quotidien dès le plus jeune âge et la poursuivant tout au long de leur vie. Des pratiques comme le "rajio taiso", une gymnastique douce matinale, sont même encouragées par les entreprises pour maintenir le bien-être de leurs employés.
Le système de santé universel japonais, axé sur la prévention et les bilans de santé réguliers, complète ces efforts. L'accès facilité aux soins et la régulation des coûts garantissent une couverture complète, contribuant à une espérance de vie parmi les plus élevées au monde.
Cependant, cette réussite démographique présente des défis considérables. Le vieillissement rapide de la population exerce une pression accrue sur les systèmes de retraite et de santé, tandis que la diminution de la main-d'œuvre pose des questions de viabilité économique. Face à ces enjeux, le gouvernement explore des solutions pour soutenir les familles et encourager la natalité, bien que les résultats significatifs se fassent encore attendre. L'augmentation du nombre de personnes âgées, si elle témoigne d'une qualité de vie améliorée, soulève la nécessité d'adapter les structures sociales et économiques pour assurer un avenir durable et harmonieux pour toutes les générations.