Au cœur des Alpes italiennes, la chaîne des Dolomites, reconnue comme patrimoine mondial de l'UNESCO, est un lieu d'une beauté saisissante, mais aussi un creuset de cultures et de langues. Loin d'être un bloc homogène, la région est habitée par une mosaïque de communautés distinctes, chacune riche de ses propres traditions et de son héritage linguistique.
La diversité linguistique des Dolomites est particulièrement remarquable, avec la coexistence de l'italien, de l'allemand et du ladin, une ancienne langue rhéto-romane. Le ladin, parlé par environ 30 000 personnes, trouve ses racines dans le latin vulgaire et prospère dans des vallées telles que le Val Badia et le Val Gardena, préservant ainsi un patrimoine millénaire. Les zones septentrionales, notamment le Tyrol du Sud, affichent une forte influence germanophone, témoignant de liens culturels étroits avec l'Autriche. À l'inverse, les régions méridionales sont majoritairement italophones.
Les données du recensement de 2011 indiquent qu'environ 69,41 % de la population du Tyrol du Sud parlait allemand, 26,06 % parlait italien et 4,53 % parlait ladin. Ces chiffres reflètent une répartition linguistique complexe, où les loyautés locales sont souvent profondément ancrées dans l'identité de la vallée ou du village spécifique, plus qu'une identité dolomitaine générale.
Le Tyrol du Sud est officiellement multilingue, avec l'allemand et l'italien comme langues officielles, complétées par le ladin dans certaines communes. Cette réalité se manifeste dans la signalisation routière, souvent bilingue, voire trilingue. Reconnaître et respecter ces identités linguistiques spécifiques enrichit considérablement l'expérience des visiteurs, favorisant une connexion plus profonde avec la terre et ses habitants.