L'Espagne fait face à un vieillissement démographique significatif, avec des projections indiquant que 20,9 % de sa population aura 65 ans ou plus d'ici 2025, un chiffre qui pourrait atteindre 30 % d'ici 2050. Cette augmentation de l'espérance de vie, couplée à une baisse des taux de natalité, pourrait entraîner une hausse des cas de déclin cognitif et de démence. L'Organisation Mondiale de la Santé anticipe un doublement des diagnostics de la maladie d'Alzheimer avant 2050.
Une étude récente publiée dans Scientific Reports suggère que la cohabitation avec des chiens ou des chats pourrait contribuer à préserver certaines fonctions cognitives à un âge avancé. La recherche, qui a analysé les données de plus de 7 900 personnes âgées de plus de 50 ans sur une période de 18 ans, indique que posséder l'un de ces animaux est associé à un déclin plus lent dans des domaines tels que la mémoire et la fluidité verbale. Les propriétaires de chiens ont montré une perte de mémoire immédiate et différée moins importante, tandis que les propriétaires de chats ont maintenu une meilleure fluidité verbale. Cet effet protecteur a été observé même chez les personnes ayant des niveaux cognitifs initiaux plus faibles, suggérant que l'interaction fréquente et émotionnellement significative avec des animaux de compagnie peut activement soutenir les fonctions cognitives.
L'auteure principale de l'étude souligne que cet effet ne se limite pas à la simple présence d'un animal. L'interaction fréquente et émotionnellement significative avec des chiens et des chats offre une stimulation cognitive soutenue. Les exigences des soins aux chiens et aux chats peuvent renforcer indirectement des circuits cérébraux clés. Des recherches antérieures ont montré que le contact avec les animaux peut augmenter l'activation du cortex préfrontal, une région liée à l'attention, à la prise de décision et à la régulation émotionnelle.
Au-delà des effets neurobiologiques directs, le renforcement des liens sociaux pourrait jouer un rôle essentiel. Les propriétaires de chiens ont tendance à sortir davantage et à interagir avec d'autres personnes, ce qui peut atténuer l'isolement social, un facteur qui accélère le déclin cognitif. Pour les propriétaires de chats, leur présence constante peut offrir un substitut à un environnement social enrichi, particulièrement pour les personnes âgées avec des réseaux sociaux limités. Des études indiquent que les propriétaires d'animaux de compagnie, surtout ceux qui possèdent des chiens, tendent à avoir une meilleure santé cognitive globale et une mémoire plus vive. Une étude a révélé que les propriétaires d'animaux de compagnie âgés de 65 ans et plus, possédant un animal depuis plus de cinq ans, présentaient des scores cognitifs composites plus élevés que les non-propriétaires. De plus, la possession d'un animal de compagnie pourrait réduire l'âge cérébral jusqu'à 15 ans, suggérant un potentiel effet protecteur contre le déclin cognitif lié à l'âge.
Ces résultats ont des implications importantes pour relever le défi du vieillissement mondial et de l'augmentation des cas de démence. Certains experts suggèrent que ces données pourraient appuyer des politiques publiques facilitant la possession responsable d'animaux de compagnie par les personnes âgées, telles qu'un accès plus facile à l'assurance vétérinaire ou à des logements adaptés qui autorisent les animaux de compagnie.