Le Nouveau-Mexique s'apprête à entrer dans l'histoire en devenant le premier État américain à proposer une garde d'enfants universelle et gratuite pour toutes les familles, sans condition de revenu ni copaiement. Cette initiative révolutionnaire, annoncée par la gouverneure Michelle Lujan Grisham, prendra effet le 1er novembre 2025.
Ce programme devrait permettre aux familles d'économiser en moyenne 12 000 $ par enfant et par an. La gouverneure Lujan Grisham a souligné que cette mesure vise à renforcer la stabilité familiale, à encourager la participation à la main-d'œuvre et à promouvoir la prospérité économique de l'État. L'État estime que cette politique stimulera l'emploi et réduira les difficultés financières des ménages.
L'engagement du Nouveau-Mexique envers l'éducation de la petite enfance a débuté en 2019 avec la création du Département de l'éducation et des soins de la petite enfance. Un fonds dédié, alimenté par les recettes fiscales du pétrole et du gaz, s'élève désormais à 10 milliards de dollars et un amendement constitutionnel de 2022 garantit son utilisation pour la garde d'enfants universelle. Ce fonds, initialement doté de 320 millions de dollars en 2020, a vu sa valeur augmenter grâce aux revenus excédentaires du pétrole et du gaz, ainsi qu'aux baux miniers fédéraux.
Pour soutenir l'expansion des services de garde d'enfants, le Nouveau-Mexique a lancé un fonds de prêts de 13 millions de dollars destiné à la construction et à l'agrandissement d'installations. L'État recrute activement des prestataires de services à domicile et offre des incitations pour que le personnel atteigne un salaire minimum de 18 $ de l'heure, avec l'objectif de créer 55 nouveaux centres et 1 120 options de garde à domicile. L'État cherche également à augmenter les salaires des professionnels de la petite enfance, reconnaissant que les bas salaires sont un obstacle majeur à la disponibilité des services.
Bien que largement soutenue, cette initiative a suscité des réserves chez certains représentants, l'un d'eux suggérant de prioriser les bons de garde pour les enfants à risque. Cependant, les dirigeants tribaux ont salué cette initiative pour son potentiel à répondre à des besoins critiques, notamment l'augmentation des salaires des prestataires. L'économiste Taylor Etchemendy de la NMSU a souligné l'impact positif de l'investissement dans la petite enfance sur tous les aspects de la société, renforçant la main-d'œuvre et le pouvoir d'achat. L'historienne Heather Cox Richardson a qualifié cette mesure de « game changer », soulignant son potentiel à résoudre les pénuries de garde d'enfants dans les zones rurales et tribales. Cette approche novatrice, financée en grande partie par les revenus du pétrole et du gaz, est considérée comme un modèle potentiel pour d'autres États confrontés à des défis similaires en matière de garde d'enfants. L'objectif est de créer un système de soutien aux familles qui leur permette de travailler, d'étudier et de contribuer à la réduction de la pauvreté dans l'État.