L'Afrique du Sud fait du développement de la petite enfance (DPE) une priorité nationale, reconnaissant son rôle crucial dans l'apprentissage tout au long de la vie et le potentiel économique du pays. Alors que l'attention mondiale se porte souvent sur l'enseignement supérieur, les premières années de la vie d'un enfant sont désormais considérées comme déterminantes pour combler les futures lacunes en matière de compétences.
Des recherches soulignent que 90 % du développement cérébral s'opère avant l'âge de cinq ans, influençant directement les compétences cognitives et sociales essentielles à la réussite académique et professionnelle. Cependant, un nombre significatif d'enfants sud-africains âgés de deux à six ans ne sont pas inscrits dans des programmes de garde et d'éducation de la petite enfance (GEPE). Ce déficit contribue aux taux élevés de chômage et de sous-emploi des jeunes, dus à des inadéquations de compétences. Des études estiment que des programmes de DPE solides peuvent stimuler le PIB de près de 5 % en améliorant la préparation de la main-d'œuvre et en réduisant les coûts sociaux.
Ces interventions favorisent également l'équité et l'inclusion sociales, particulièrement pour les communautés défavorisées, en offrant des chances égales dès le plus jeune âge. De plus, une amélioration de la santé et du bien-être est observée, car les interventions précoces peuvent atténuer les risques liés au stress infantile. Face à des statistiques préoccupantes en matière d'alphabétisation et de numératie, où plus de 80 % des apprenants de quatrième année peinent à lire pour comprendre, le président Cyril Ramaphosa a annoncé une allocation supplémentaire de 10 milliards de rands au subside pour le DPE sur trois ans.
Cet investissement vise à augmenter le subside journalier par enfant et à soutenir environ 700 000 enfants supplémentaires jusqu'à l'âge de quatre ans, améliorant ainsi l'accès à des programmes de DPE de qualité. Le secteur privé et les institutions financières jouent un rôle essentiel en connectant les investisseurs à des projets éducatifs à fort impact et en abordant les inadéquations de compétences. La technologie, notamment l'intelligence artificielle (IA), est appelée à révolutionner le DPE grâce à des plateformes d'apprentissage adaptatif et à des outils de retour d'information en temps réel pour les enseignants. L'intégration de traductions dans les langues locales améliore encore l'accessibilité dans le contexte multilingue de l'Afrique du Sud.
Investir dans le DPE est une nécessité stratégique pour la croissance économique durable, l'équité sociale et le développement du capital humain. En renforçant les compétences fondamentales et en tirant parti du capital privé et de la technologie, l'Afrique du Sud peut débloquer des résultats transformateurs pour ses plus jeunes apprenants et pour l'ensemble de la nation.