Le neurochirurgien Michael Egnor remet en question la compréhension traditionnelle de la conscience, suggérant que celle-ci pourrait transcender la seule activité cérébrale. Fort de décennies d'expérience clinique, ses observations l'ont amené à reconsidérer la relation entre le cerveau et l'esprit, contestant les perspectives purement matérialistes.
Un cas notable concerne une patiente subissant une chirurgie éveillée pour une tumeur au lobe frontal. Durant l'intervention, malgré la résection de portions significatives de cette région, cruciale pour les fonctions cognitives supérieures, la patiente est restée pleinement consciente et a pu converser normalement. Cet événement a amené Egnor à douter que le cerveau soit l'unique source de l'esprit, puisque les capacités cognitives de la patiente semblaient intactes malgré la perte tissulaire.
Egnor s'appuie également sur les travaux du neurochirurgien Wilder Penfield et sa célèbre "procédure de Montréal". Penfield, lors de chirurgies sur des patients éveillés pour traiter l'épilepsie, utilisait la stimulation électrique du cerveau pour cartographier ses fonctions. Il a observé que si cette stimulation pouvait déclencher des mouvements, des souvenirs ou des émotions, elle ne parvenait jamais à susciter la pensée abstraite. Penfield en a conclu que la pensée abstraite provenait de l'âme, et non du cerveau.
Ces réflexions sont développées dans le livre "The Immortal Mind: A Neurosurgeon’s Case for the Existence of the Soul", co-écrit par Egnor et Denyse O'Leary, publié en juin 2025. L'ouvrage explore comment des cas cliniques, tels que ceux de jumeaux siamois aux cerveaux connectés mais aux esprits distincts, ou les expériences de mort imminente, soutiennent l'idée d'une conscience qui ne se limite pas à l'activité neuronale.
Ces discussions défient les visions matérialistes de la conscience et ouvrent de nouvelles voies de recherche en neurosciences et en philosophie de l'esprit, suggérant que l'esprit pourrait être bien plus qu'une simple émanation de l'activité cérébrale. Les travaux de Penfield, notamment sa cartographie des fonctions cérébrales par stimulation directe, ont révélé que si les souvenirs et les émotions pouvaient être évoqués, la pensée abstraite et la raison restaient insaisissables par ces méthodes, renforçant l'idée d'une dimension non matérielle de la pensée.