La Hongrie a récemment opposé son veto à un paquet d'aide de 50 milliards d'euros destiné à soutenir l'Ukraine, malgré l'accord des autres États membres de l'Union européenne (UE) pour ouvrir des négociations d'adhésion avec Kyiv. Cette décision a soulevé des questions sur l'unité de l'UE et son efficacité à soutenir l'Ukraine face à l'agression russe.
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a exprimé son opposition à l'adhésion immédiate de l'Ukraine à l'UE, estimant que le moment n'était pas encore venu pour débuter les négociations. Il a également critiqué la décision de l'UE d'accorder une aide financière substantielle à l'Ukraine, qualifiant cette démarche de "complètement illogique, irrationnelle et inappropriée".
Cette position de la Hongrie intervient après une série de tensions avec l'UE concernant le soutien à l'Ukraine. En mars 2025, la Hongrie a bloqué une proposition d'aide militaire supplémentaire à l'Ukraine, signalant son opposition continue à l'envoi d'armements à Kyiv. De plus, en juillet 2024, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a suggéré que Budapest poursuivrait son opposition à l'aide militaire de l'UE à l'Ukraine, malgré les efforts de Kyiv pour apaiser les tensions en retirant certaines sanctions contre des entités hongroises.
La position de la Hongrie a également eu des répercussions sur les relations énergétiques de l'UE. En juillet 2024, Budapest a accusé la Commission européenne de "chantage" après que l'Ukraine a imposé des sanctions à la société pétrolière russe Lukoil, entraînant l'arrêt des approvisionnements en pétrole vers la Hongrie et la Slovaquie. Cette situation a mis en lumière la dépendance continue de certains États membres de l'UE à l'égard de l'énergie russe, malgré les sanctions imposées à Moscou.
La position de la Hongrie soulève des questions sur l'efficacité de la politique étrangère de l'UE, qui nécessite l'unanimité de ses membres pour adopter des décisions majeures. Les divergences internes, notamment en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, pourraient affaiblir la capacité de l'Union à agir de manière décisive sur la scène internationale. Certains analystes suggèrent que la situation actuelle souligne la nécessité d'une réforme des processus décisionnels de l'UE en matière de politique étrangère, afin de permettre à l'Union d'agir plus rapidement et plus efficacement face aux défis mondiaux.
En attendant, l'avenir de l'aide européenne à l'Ukraine reste incertain, et l'unité européenne est mise à l'épreuve. Les discussions au sein de l'UE se poursuivent pour trouver un consensus sur la manière de soutenir l'Ukraine tout en préservant la cohésion interne de l'Union.