Face à la violence endémique des gangs qui paralyse Haïti, les États-Unis ont soumis une proposition au Conseil de sécurité des Nations Unies visant à déployer une mission de sécurité multinationale pour appuyer la Police Nationale d'Haïti (PNH) dans sa lutte contre les groupes armés.
Cette initiative intervient alors que la violence des gangs a atteint des niveaux critiques. Les estimations indiquent que les gangs contrôlent environ 90 % de la capitale, Port-au-Prince, à la mi-2025. Les premiers mois de 2025 ont été marqués par plus de 4 000 décès et plus de 1,3 million de personnes déplacées, soulignant l'ampleur de la crise humanitaire. Les Nations Unies ont également signalé une augmentation significative de la violence sexuelle. L'assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 a exacerbé l'instabilité.
La résolution 2743 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée en juillet 2024, a prolongé le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) jusqu'en juillet 2025. Cependant, la capacité de la PNH est limitée par des défis structurels. La réussite de cette nouvelle mission dépendra de la coopération des membres du Conseil de sécurité, notamment de la Chine et de la Russie, qui ont exprimé des réserves quant à la transformation de missions de sécurité existantes en opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Malgré ces obstacles, la communauté internationale reconnaît l'urgence de la situation. L'objectif est de renforcer les capacités de la PNH, de rétablir l'ordre et de créer des conditions favorables à des élections libres et équitables. La violence sexuelle, utilisée comme instrument de pouvoir par les gangs, reste une préoccupation majeure.