Le 12 octobre 2025 marque le début du déploiement progressif du Système d'Entrée/Sortie (EES) de l'Union Européenne, une étape majeure dans la modernisation de la gestion des frontières de l'Espace Schengen. Ce dispositif vise à remplacer l'apposition manuelle des cachets sur les passeports par un enregistrement numérique et automatisé des mouvements des ressortissants de pays tiers. L'EES couvrira les frontières extérieures de 29 pays européens, incluant la Suisse, l'Islande et la Norvège, tout en excluant l'Irlande et Chypre Sud.
Ce système s'applique à tous les voyageurs non-UE effectuant des séjours de courte durée, qu'ils soient soumis à l'obligation de visa ou exemptés (tels que les citoyens des États-Unis, du Canada ou du Royaume-Uni). Lors de la première traversée après l'entrée en vigueur, les voyageurs devront fournir des données biométriques, comprenant des empreintes digitales et une image faciale, capturées via des kiosques numériques, en complément des informations de leur passeport. Pour les visites subséquentes dans les trois années suivantes, seule la reconnaissance faciale sera nécessaire pour vérifier les données déjà conservées.
L'objectif principal, tel que défini par la Commission Européenne, est de renforcer la sécurité et l'efficience en assurant un contrôle strict de la règle des 90 jours sur toute période de 180 jours, permettant ainsi de prévenir les séjours irréguliers. L'EES s'articule avec le Système Européen d'Information et d'Autorisation de Voyage (ETIAS), ce dernier servant d'autorisation préalable au voyage, créant un modèle de contrôle à double couche, à l'image du système ESTA américain. Il est essentiel de distinguer l'EES, qui enregistre le passage effectif, de l'ETIAS, qui pré-examine les voyageurs avant leur départ.
Le déploiement de cette technologie complexe s'effectuera par étapes sur une période de six mois. Il est prévu que 10 % des passagers soient enregistrés dans les 30 jours suivant le lancement initial. L'Union Européenne a indiqué que l'EES devrait être pleinement opérationnel à tous les points de passage frontaliers concernés d'ici le 9 avril 2026. Bien que l'automatisation vise à fluidifier les passages grâce aux systèmes en libre-service, des ajustements initiaux pourraient temporairement entraîner des temps d'attente plus longs aux contrôles.