Bogotá, Colombie – Les dirigeants des pays membres de l'Organisation du Traité de Coopération Amazonienne (OTCA) ont adopté la Déclaration de Bogotá le 22 août 2025, marquant une étape significative dans la protection de l'Amazonie. Ce sommet régional a réaffirmé la Déclaration de Belém de 2023 comme cadre de coopération, définissant des orientations claires pour des actions dans des domaines cruciaux tels que le climat, les forêts, la biodiversité, la restauration, la bioéconomie, la protection des peuples autochtones, la sécurité environnementale et le renforcement institutionnel.
L'accord met également l'accent sur les progrès réalisés dans la coopération régionale en matière de lutte contre la criminalité, notamment la coopération policière, judiciaire et de renseignement, la traçabilité de l'or, et la lutte contre l'exploitation minière illégale et le trafic d'espèces sauvages. Une proposition notable vise à modifier le protocole pour élever les réunions présidentielles au plus haut niveau de l'organisation et à renforcer le Secrétariat Permanent.
La Déclaration de Bogotá réitère la protection différenciée des Peuples Autochtones en Isolement et en Contact Initial (PIACI) et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Cependant, des divergences persistent concernant l'exploration des combustibles fossiles, la Colombie plaidant pour une transition hors des économies extractives, tandis que le Brésil maintient sa position officielle et que d'autres pays expriment des oppositions à certaines propositions. Ces divergences soulignent les défis complexes liés à l'équilibre entre les intérêts économiques et la protection environnementale.
Un point de données clé révèle que près d'un cinquième des nouvelles découvertes mondiales de pétrole entre 2022 et 2024 ont eu lieu en Amazonie. La Déclaration de Bogotá pourrait potentiellement bénéficier à environ 70 pays via le "Forests Forever Fund" (TFFF) lors de la COP30. Ce fonds, présenté par le gouvernement brésilien, vise à mobiliser des capitaux importants grâce à des investissements publics et privés, en offrant des paiements basés sur la performance pour la conservation des forêts, avec au moins 20% alloués aux peuples autochtones et aux communautés locales.
Les préoccupations concernant le point de basculement de l'Amazonie demeurent vives, des scientifiques comme le professeur Carlos Nobre alertant sur les risques de transformation de la forêt en savane. Des organisations de la société civile, telles que le collectif Pororoka et le Forum Social Pan-Amazonien (FOSPA), ont exprimé leur inquiétude face au manque de cibles concrètes pour la déforestation et la transition énergétique, appelant à une action plus décisive contre l'exploitation des combustibles fossiles. La COP30 à Belém, prévue du 10 au 21 novembre 2025, s'annonce comme une étape cruciale pour traduire ces engagements en actions tangibles et forger une approche unifiée pour relever les défis pressants de la protection de l'Amazonie et de la lutte contre le changement climatique.