Le Comité supérieur de planification israélien a donné son approbation finale au controversé plan de colonisation E1, situé à l'est de Jérusalem. Ce projet, qui prévoit la construction d'environ 3 400 unités de logement, est considéré comme stratégiquement vital par Israël car il vise à diviser la Cisjordanie et à rompre son lien avec Jérusalem-Est.
Cette décision a suscité une vive condamnation internationale. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré que le plan, s'il était mis en œuvre, « diviserait un futur État palestinien en deux » et constituerait « une violation flagrante du droit international ». Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé cette initiative, la qualifiant d'élément de la vision du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour une « Grande Israël » et avertissant que le plan consoliderait l'occupation et anéantirait la viabilité d'un État palestinien.
Le plan E1, gelé pendant des années en raison de l'opposition internationale, notamment des États-Unis et de l'Union européenne, est relancé. Les Nations Unies ont à plusieurs reprises averti que l'expansion continue des colonies de peuplement menace la viabilité d'une solution à deux États. En juillet 2024, la Cour internationale de justice avait déclaré illégale l'occupation palestinienne par Israël et demandé l'évacuation de toutes les colonies.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a qualifié cette approbation d'« historique », affirmant qu'elle représentait « une étape importante qui efface pratiquement l'illusion de la solution à deux États et consolide l'emprise du peuple juif sur le cœur de la Terre d'Israël ». Il a ajouté que le plan était une réponse aux pays qui avaient récemment annoncé leur intention de reconnaître un État palestinien.
L'organisation israélienne de défense des droits Peace Now a qualifié le projet E1 de « mortel pour l'avenir d'Israël et pour toute chance de parvenir à une solution pacifique à deux États », ajoutant que cela garantirait « de nombreuses années supplémentaires de bains de sang ». L'approbation de ce projet intervient dans un contexte de tensions croissantes et d'une augmentation de la violence des colons en Cisjordanie.
Les critiques soulignent que la construction dans la zone E1, qui s'étend sur 12 kilomètres carrés, créerait un corridor continu reliant Jérusalem à la colonie de Ma'ale Adumim, coupant ainsi la Cisjordanie en deux et isolant les communautés palestiniennes de l'est de Jérusalem. Cette fragmentation rendrait la création d'un État palestinien viable quasi impossible, selon de nombreux observateurs internationaux et organisations de défense des droits humains.
Le plan, qui remonte aux années 1990, a été bloqué à plusieurs reprises en raison de l'opposition internationale, notamment des pressions américaines sous l'administration Obama. L'Union européenne a réitéré son appel à Israël pour qu'il renonce à cette décision, soulignant ses implications considérables pour la viabilité de la solution à deux États et la nécessité d'une action pour la protéger.