La Commission européenne a annoncé son intention d'accélérer la réduction des importations d'énergies fossiles russes, suite à des discussions récentes avec le président américain Donald Trump. Cette initiative vise à intensifier la pression économique sur Moscou, dans un contexte de préparation d'un 19ème paquet de sanctions ciblant des secteurs économiques clés de la Russie.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a qualifié l'échange avec Donald Trump de « bonne conversation », soulignant la volonté de renforcer les efforts conjoints pour accroître la pression économique sur la Russie. La guerre menée par la Russie, partiellement financée par les revenus des hydrocarbures, est au cœur de ces préoccupations. L'UE, qui avait initialement prévu de mettre fin à ses importations d'énergie russe d'ici 2027, cherche désormais à anticiper ce calendrier. En 2021, la Russie représentait environ 40% des importations de gaz de l'UE, une part qui a considérablement diminué pour atteindre environ 19% début 2024. Cependant, une légère augmentation des importations de gaz russe a été observée dans certains États membres début 2024, soulignant la persistance des défis liés à la rupture des liens énergétiques établis sur des décennies.
L'annonce intervient alors que Donald Trump a exprimé sa volonté d'imposer des sanctions plus sévères à la Russie, à condition que tous les alliés de l'OTAN cessent leurs achats de pétrole russe. Cette position met en lumière les dynamiques complexes au sein de l'alliance et les considérations économiques qui influencent les décisions politiques. Des pays comme la Hongrie et la Slovaquie, ainsi que la Turquie, sont encore significativement dépendants du pétrole russe. La Turquie, en particulier, est le plus grand importateur de pétrole russe parmi les membres de l'OTAN, bénéficiant de prix avantageux et de ses capacités de raffinage, ce qui complique une rupture rapide de ses liens énergétiques avec la Russie.
Le prochain paquet de sanctions, le 19ème depuis l'invasion de l'Ukraine, ciblera les banques russes, le secteur de l'énergie et l'utilisation des cryptomonnaies pour contourner les mesures existantes. Ces mesures visent à assécher les sources de financement de l'économie de guerre russe. L'UE a déjà mis en place un embargo sur le pétrole brut importé par voie maritime depuis décembre 2022 et sur les produits pétroliers raffinés depuis février 2023, réduisant la part des importations de pétrole russe de 29% au premier trimestre 2021 à seulement 2% au deuxième trimestre 2025.
Les questions soulevées par ces développements incluent la capacité de l'UE à garantir une cessation complète des achats d'énergie russe par tous les alliés de l'OTAN, et la participation de pays comme la Turquie à ces mesures. L'évolution des relations entre l'UE, les États-Unis et la Russie, ainsi que les mesures concrètes pour réduire la dépendance énergétique, restent des points cruciaux à surveiller dans le paysage géopolitique actuel.