Téhéran, le 7 septembre 2025 – Le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Araghchi, a déclaré que l'Iran était prêt à négocier un accord nucléaire avec les puissances européennes, incluant des restrictions sur l'enrichissement de l'uranium et une supervision rigoureuse, en échange de la levée des sanctions internationales. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes et de réimposition de sanctions par les pays européens, suite à des allégations de violations de l'accord par l'Iran.
Dans une tribune publiée dans The Guardian ce dimanche, M. Araghchi a souligné que l'Iran était disposé à conclure un accord réaliste et durable, comprenant une surveillance stricte et des limitations sur son programme d'enrichissement, en contrepartie de la levée des sanctions. Il a toutefois mis en garde contre les conséquences d'une occasion manquée, qui pourraient être « sans précédent et destructrices pour la région et au-delà ».
La position de l'Iran fait suite au déclenchement du mécanisme de "snapback" par le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne (le "E3") le 28 août, visant à rétablir les sanctions de l'ONU levées dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015 (JCPOA). Ce mécanisme permet la réimposition des sanctions si aucune nouvelle résolution n'est adoptée dans les 30 jours, une échéance qui approche. La Chine et la Russie ont fermement condamné cette démarche européenne, la qualifiant de « juridiquement et procéduralement erronée » et de « contre-productive » pour le règlement diplomatique de la question nucléaire iranienne. Les deux pays ont conjointement adressé une lettre aux Nations Unies pour rejeter le recours au "snapback", arguant que les pays européens n'avaient pas le droit de l'activer, notamment en raison du retrait américain de l'accord et de l'alignement européen sur les sanctions américaines.
Parallèlement à ces développements internationaux, des déclarations internes en Iran indiquent une détermination à poursuivre l'objectif de la destruction de l'État d'Israël, une position réaffirmée par les dirigeants iraniens. Ces ambitions s'inscrivent dans une stratégie plus large visant à déstabiliser la région, une préoccupation majeure pour Israël et ses alliés.
De son côté, le Directeur général de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA), Rafael Grossi, a pressé l'Iran de conclure un accord sur la reprise des inspections nucléaires « dans les jours à venir ». Il a souligné que les négociations ne pouvaient pas s'éterniser, alors que l'Iran a suspendu sa coopération sous une nouvelle loi exigeant l'approbation du Conseil suprême de la sécurité nationale pour toute inspection. L'opacité sur le stock d'uranium enrichi de l'Iran, qui pourrait potentiellement alimenter plusieurs armes nucléaires, constitue un risque de prolifération et un défi majeur pour la transparence internationale. L'Iran a historiquement maintenu que son programme nucléaire était à des fins pacifiques, mais les activités d'enrichissement d'uranium à des niveaux proches du seuil militaire, ainsi que les déclarations sur ses intentions régionales, continuent de susciter de vives inquiétudes sur la scène internationale. La capacité de l'Iran à produire suffisamment d'uranium enrichi pour plusieurs armes nucléaires en peu de temps, telle qu'estimée par certains analystes, accentue l'urgence diplomatique.