Échec de l'accord de paix à Doha: la violence s'intensifie en RDC

Édité par : Татьяна Гуринович

Les négociations de paix entre le groupe rebelle M23 et le gouvernement congolais n'ont pas abouti à un accord final à Doha, Qatar, le 18 août 2025, marquant un revers majeur dans les efforts diplomatiques visant à apaiser le conflit en République Démocratique du Congo (RDC). Cette échéance manquée survient dans un contexte de violence accrue et de pertes civiles considérables, suscitant de vives inquiétudes quant à la stabilité future de l'est du pays.

Le groupe M23 a justifié son absence à la signature, initialement prévue le 17 août, par des allégations de violations d'un accord antérieur par l'armée congolaise. Bien qu'une possibilité d'envoi de représentants dans les jours suivants ait été évoquée, le non-respect de la date butoir souligne la fragilité du processus de paix. Les combats se poursuivent, entraînant des conséquences humanitaires dévastatrices.

Les Nations Unies ont fermement condamné l'escalade des attaques contre les civils menées par le M23, souvent soutenu par des éléments de l'armée rwandaise. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, au moins 319 civils, dont 48 femmes et 19 enfants, ont été tués lors d'attaques dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, entre le 9 et le 21 juillet 2025. Le Haut-Commissaire Volker Turk a qualifié ces événements de « l'un des bilans de morts les plus importants documentés lors de telles attaques depuis la résurgence du M23 en 2022 » et a réitéré son appel à la cessation immédiate des attaques contre les civils et à la responsabilisation des auteurs.

Le processus de paix, facilité par le Qatar, s'inscrivait dans une dynamique plus large visant à résoudre le conflit de longue date. Une déclaration de principes avait été signée le 19 juillet 2025, engageant les deux parties à un cessez-le-feu et à des négociations formelles. Cependant, le M23 a conditionné la poursuite des pourparlers à la libération de prisonniers, une exigence que le gouvernement congolais considère comme un sujet de négociation plutôt qu'une condition préalable.

La situation sur le terrain reste critique, avec des millions de personnes déplacées et un besoin urgent d'aide humanitaire. Les Nations Unies estiment que plus de sept millions de personnes ont besoin d'une aide urgente, et que près de 2,7 millions de déplacements internes ont été enregistrés dans la première moitié de 2025, dont plus de 2 millions sont directement attribuables au conflit avec le M23. Les efforts de médiation se poursuivent, mais l'échec à respecter la date limite de Doha met en lumière les défis considérables pour parvenir à une paix durable dans l'est de la RDC. La Belgique, parmi d'autres acteurs internationaux, souligne la nécessité d'une implication accrue des acteurs africains pour compléter les initiatives de médiation internationales et assurer que les accords se traduisent par une sécurité réelle pour les populations civiles.

Sources

  • Al Jazeera Online

  • Congo and M23 rebels miss deadline to reach Doha peace deal

  • M23-DR Congo peace talks in Doha stalled: What next?

  • Islamic State-backed rebels killed at least 52 people in eastern Congo, UN says

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