Il y a quatre ans, le 15 août 2025, les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan. Cet anniversaire est marqué par des célébrations publiques à Kaboul, mais aussi par des manifestations et une condamnation internationale croissante, notamment suite aux mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre des dirigeants talibans pour persécution fondée sur le genre.
Depuis leur retour au pouvoir en 2021, les talibans ont imposé une interprétation stricte de la loi islamique, restreignant sévèrement les droits des femmes et des filles. Elles sont exclues de l'éducation au-delà de la sixième année et de la plupart des emplois, entraînant une chute du taux d'emploi féminin à 16,7 % au troisième trimestre 2021. Le coût économique annuel de cette interdiction est estimé à 1 milliard de dollars, soit 5 % du PIB afghan. L'Afghanistan se classe ainsi 177e sur 177 pays en termes d'inclusion des femmes selon l'indice Femmes, Paix et Sécurité de l'Université de Georgetown. En signe de protestation, des groupes de défense des droits des femmes ont manifesté dans la province de Takhar et à Islamabad. Les Nations Unies et diverses organisations de défense des droits humains ont qualifié ces politiques de discrimination institutionnalisée contre les femmes et les filles. En juillet 2025, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le chef des talibans, Hibatullah Akhundzada, et le juge en chef Abdul Hakim Haqqani, pour crimes contre l'humanité. Le mouvement « Samedis Mauves » a salué cette décision, appelant à une application efficace des mandats. Les talibans, qui ne reconnaissent pas l'autorité de la CPI, continuent d'imposer de nouvelles restrictions, créant un climat d'incertitude et de sévérité croissante pour la population, en particulier pour les femmes et les filles.