Îles Caïmans : Création du Comité EPIC pour l'Exécution Active de la Politique Énergétique

Le gouvernement des Îles Caïmans a procédé à l'établissement d'un nouvel organisme, le Comité pour la Mise en Œuvre de la Politique Énergétique (EPIC). Cette entité est désignée pour succéder à l'ancien Conseil de la Politique Énergétique (EPC) et prend désormais la responsabilité directe de concrétiser la Politique Énergétique Nationale (PEN) révisée, laquelle a été entérinée en avril 2024. Cette réorganisation structurelle témoigne de la détermination des autorités à passer de la simple déclaration d'intention à des actions concrètes. Un mécanisme d'exécution plus ciblé est en effet indispensable pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par la nation.

La mission fondamentale de l'EPIC consiste à coordonner le processus de déploiement des initiatives stratégiques, à suivre les étapes clés de la feuille de route et à garantir la pleine exécution du plan approuvé par le Cabinet. La PEN fixe un jalon particulièrement élevé : atteindre une production d'énergie renouvelable à 100 % d'ici 2045, avec un objectif intermédiaire de 30 % d'ici 2030. Toutefois, la situation actuelle révèle un écart significatif, puisque seulement 3 % de l'électricité du pays est actuellement générée à partir de sources renouvelables, soulignant l'urgence d'accélérer drastiquement le rythme de développement.

La composition du nouveau Comité inclut des hauts fonctionnaires gouvernementaux, des représentants des fournisseurs de services et l'organe de régulation, notamment l'Office de Régulation et de la Concurrence (OfReg). La Ministre de la Durabilité, Catherine Ebanks-Wilks, a affirmé que l'existence d'un organisme opérationnel tel que l'EPIC est une condition sine qua non pour la réussite des objectifs de la PEN. De surcroît, afin d'assurer une large participation à la mise en œuvre du plan, il est prévu d'intégrer des représentants du secteur privé et de la société civile au sein de sous-comités. Parmi les acteurs économiques clés attendus figurent la Caribbean Utilities Company (CUC) et Island Energy Limited.

Cette initiative représente une réponse directe au fossé persistant entre les aspirations déclarées et les réalisations effectives dans le secteur énergétique. Le remplacement de l'ancien conseil signale une volonté d'optimiser le dispositif d'exécution de la politique, dont l'horizon s'étend jusqu'en 2045. Cette démarche vise à rationaliser les processus et à garantir une meilleure efficacité administrative dans la transition énergétique.

La PEN actualisée, validée après un examen quinquennal, intègre également de nouvelles dispositions visant à stimuler les petites et moyennes entreprises (PME) dans le domaine de l'énergie solaire. Par exemple, elle prévoit une restriction de la participation de la CUC aux projets de moyenne envergure (inférieurs à 5 MW), dans le but d'assurer une concurrence équitable et de protéger les droits des consommateurs, favorisant ainsi l'émergence d'acteurs locaux.

L'instauration de l'EPIC agit comme un véritable catalyseur pour réévaluer les approches de développement, en phase avec les tendances mondiales où la diminution des coûts des technologies renouvelables rend les objectifs fixés plus accessibles. Le succès de cette entreprise repose intrinsèquement sur la capacité de toutes les parties prenantes — des structures étatiques aux investisseurs privés — à synchroniser leurs efforts. Il s'agit de traduire les décisions administratives en transformations concrètes du paysage énergétique des îles. Ce n'est pas une simple modification de nom d'organe, mais bien un recalibrage de l'attention, passant de la formulation politique à sa mise en œuvre pratique et mesurable.