L'Albanie a fait un pas audacieux vers la transparence gouvernementale en nommant Diella, un agent d'intelligence artificielle, au poste de ministre chargé des marchés publics.
Cette initiative, présentée par le Premier ministre Edi Rama, vise à éradiquer la corruption, un obstacle majeur pour l'adhésion de l'Albanie à l'Union européenne. Diella, dont le nom signifie "soleil" en albanais, devient ainsi le premier membre virtuel du cabinet. Sa mission principale sera de gérer et d'attribuer tous les appels d'offres gouvernementaux, dans le but d'éliminer les biais humains et les conflits d'intérêts qui ont longtemps affecté ce secteur.
Auparavant assistante virtuelle sur la plateforme e-Albania, Diella est désormais chargée d'assurer une transparence et une intégrité sans précédent dans l'attribution des contrats publics. Cette nomination s'inscrit dans la vision du Premier ministre Rama, qui croit fermement que l'intelligence artificielle pourrait devenir le membre le plus efficace d'un gouvernement, éliminant le népotisme et les conflits d'intérêts. L'Albanie aspire ainsi à devenir un pionnier dans l'intégration de l'IA dans les services publics, conformément à sa Stratégie nationale d'intelligence artificielle 2025-2030.
Cependant, cette décision novatrice soulève des interrogations quant à la capacité de l'IA à résister à la corruption ou à la manipulation. Les détails concernant la supervision humaine et les mécanismes de sécurité pour Diella restent flous, alimentant un débat sur la gouvernance de l'IA et la nécessité d'assurer la responsabilité dans les processus décisionnels automatisés. La nouvelle législature albanaise a été convoquée le 12 septembre 2025, et le soutien du gouvernement à cette initiative reste à confirmer.
L'intégration de l'IA dans la gouvernance publique est une tendance mondiale visant à améliorer l'efficacité et la transparence des services, comme en témoignent les exemples de l'Estonie et de Singapour. La France explore également des initiatives similaires pour améliorer les politiques publiques tout en développant un cadre juridique adapté aux risques potentiels. En adoptant Diella, l'Albanie se positionne à l'avant-garde de cette transformation, cherchant à bâtir un gouvernement plus juste et plus transparent.