La société d'intelligence artificielle Anthropic a accepté de verser 1,5 milliard de dollars pour régler un procès collectif intenté par des auteurs, qui allèguent que l'entreprise a utilisé des livres piratés pour entraîner ses modèles d'IA. Cette décision marque un tournant potentiel dans les batailles juridiques entre les entreprises d'IA et les créateurs de contenu.
L'accord, annoncé le 5 septembre 2025, vise à résoudre les accusations selon lesquelles Anthropic aurait téléchargé environ 465 000 livres à partir de sources non autorisées, notamment Library Genesis (LibGen) et Pirate Library Mirror (PiLiMi), pour former son modèle d'IA Claude. Les auteurs plaignants, dont Andrea Bartz, Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson, ont soutenu que l'utilisation de leurs œuvres constituait une violation de leurs droits d'auteur.
Dans le cadre de cet accord, Anthropic s'est engagé à détruire toutes les copies piratées des livres utilisées dans son entraînement et à cesser d'utiliser du matériel non autorisé pour la formation future de ses IA. Cet accord, qui doit encore être approuvé par un juge, pourrait établir un précédent significatif pour l'industrie de l'IA, soulignant la nécessité pour les entreprises de respecter les lois sur le droit d'auteur et d'adopter des pratiques d'acquisition de données plus éthiques.
Cet accord est considéré comme la plus importante récupération de droits d'auteur de l'histoire des États-Unis, offrant une compensation d'environ 3 000 dollars par œuvre pour les quelque 500 000 livres concernés. Cette affaire met en lumière les défis juridiques et éthiques croissants liés à l'utilisation de données pour l'entraînement des intelligences artificielles, un débat qui prend également de l'ampleur en France, où des éditeurs et auteurs ont également intenté des actions en justice contre des entreprises comme Meta pour des motifs similaires.
La décision d'Anthropic de régler le litige, plutôt que de risquer un procès dont les coûts auraient pu s'élever à plusieurs milliards de dollars, témoigne de la complexité croissante de la gestion des données dans le développement de l'IA. Elle souligne l'importance de trouver un équilibre entre l'innovation technologique et la protection des droits des créateurs.