La Chambre Argentine de l'Industrie de l'Habillement (CIAI) travaille à l'élaboration d'une nouvelle législation pour réguler les plateformes internationales de fast fashion telles que Shein et Temu. Cette initiative vise à atténuer l'impact de ces géants sur le marché textile national et la production locale, en imposant des exigences plus strictes aux systèmes de vente directe aux consommateurs privilégiés par ces entreprises.
Le projet de loi argentin s'inspire des mesures adoptées en France, qui a récemment mis en place une loi anti-fast fashion. Ces réglementations françaises incluent des taxes écologiques et des interdictions publicitaires pour les marques contribuant à une consommation et un rejet rapides de vêtements. La proposition argentine est ambitieuse, envisageant des certificats d'origine, des audits environnementaux, des contrôles de toxicité, ainsi qu'un examen des tarifs et taxes appliqués à ces plateformes.
Cette démarche intervient dans un contexte de forte augmentation des importations de vêtements en Argentine. Entre janvier et mai 2025, le pays a importé pour près de 253 millions de dollars de vêtements, soit une hausse de 7 % en valeur et une augmentation spectaculaire de 186 % en volume par rapport à l'année précédente. Ces chiffres, dans un climat de récession économique, soulèvent des préoccupations quant à la transparence des chaînes d'approvisionnement étrangères.
Les données de janvier à mai 2025 indiquent que 67 % des vêtements consommés en Argentine proviennent de l'étranger, accentuant la pression sur l'industrie textile locale. La croissance rapide de Shein et Temu en Amérique latine, avec plus de 105 millions d'utilisateurs selon Sensor Tower, exerce une pression considérable sur les industries textiles traditionnelles de la région. D'autres pays comme le Mexique, l'Équateur, le Chili, l'Uruguay et la Colombie envisagent également des mesures similaires pour protéger leurs industries.
La CIAI cherche à obtenir un large consensus pour son projet de loi en collaborant avec les partis politiques et les secteurs productifs, dans le but de promouvoir un marché de la mode plus équilibré et durable en Argentine.