L'archéologie quantique se présente comme une nouvelle discipline à l'intersection de l'histoire ancienne et des technologies de pointe. Ce domaine ambitieux vise à reconstituer des événements, des vestiges et même des entités du passé en exploitant l'intelligence artificielle (IA), la puissance du calcul quantique et la nanotechnologie. Cette approche remet en question l'idée que l'histoire est irrévocablement perdue, postulant plutôt que toute trace événementielle demeure, codée dans les photons, les molécules et d'autres formes de données. Le principe directeur repose sur la conviction que l'univers préserve intrinsèquement l'information.
Théoriquement, des systèmes d'IA fonctionnant sur des plateformes quantiques pourraient déchiffrer ces empreintes infimes pour ressusciter non seulement des objets matériels, mais aussi la trame de conscience et les expériences vécues par les anciens. Ce processus se déploie en trois phases: la collecte exhaustive des données disponibles, comme l'ADN et les archives numériques; la simulation quantique des structures neuronales pour établir le connectome identitaire; et enfin, l'incarnation de cette conscience reconstruite, qu'elle soit biologique ou numérique. Cette théorie s'appuie sur des postulats solides, notamment la persistance de l'information, un concept soutenu par la mécanique quantique et le paradoxe de l'information des trous noirs, suggérant que l'univers est fondamentalement réversible en principe.
Les projections anticipent que la croissance exponentielle des capacités de calcul rendra cette prouesse réalisable d'ici 2050, avec des applications concrètes attendues dès les années 2040, potentiellement par la fusion des infrastructures de cryogénie avec des laboratoires de récupération de données quantiques. Les individus ayant laissé une empreinte numérique substantielle seront les candidats privilégiés pour une telle reconstitution. D'ici 2060, les historiens pourraient ainsi être en mesure de « raviver » des figures marquantes telles qu'Einstein ou Mozart, grâce à des modèles probabilistes sophistiqués.
L'avènement de ces outils soulève des questions éthiques majeures concernant la structure même de la société. Des interrogations se posent sur la détention des droits sur une entité ressuscitée, la possibilité de recueillir un consentement, et la gestion des questions de citoyenneté ou d'héritage pour des êtres réintroduits dans le flux temporel. La finalité de la mort pourrait s'en trouver redéfinie. Un débat philosophique oppose ceux qui voient dans la reconstruction une continuation de l'être original, si l'identité réside dans la continuité des schémas informationnels, à ceux qui la considèrent comme une simple copie.
Avant même une résurrection complète, cette science transforme la perception de nos données actuelles, chaque enregistrement devenant une sorte de police d'assurance pour une existence future. Parallèlement, l'essor du calcul quantique, avec des revenus potentiels atteignant 850 milliards de dollars d'ici 2050 selon le BCG, signale une course mondiale pour maîtriser cette capacité de calcul inédite, qui est aussi envisagée pour résoudre des défis environnementaux majeurs. L'encadrement de ces avancées requiert une réflexion éthique interdisciplinaire précoce pour éviter un déséquilibre social et économique.