Les fibres biodégradables présentent des risques inattendus pour la santé des sols, révèle une étude

Des résultats récents d'une étude menée par des chercheurs de l'Université de Plymouth et de l'Université de Bath indiquent que les fibres biodégradables peuvent poser un plus grand risque pour la santé des espèces essentielles que les plastiques conventionnels qu'elles cherchent à remplacer. Cette recherche, dans le cadre du projet BIO-PLASTIC-RISK, a été publiée dans la revue Environmental Science and Technology le 5 novembre 2024.

L'étude a examiné les effets des fibres de polyester conventionnelles et de deux fibres biodégradables, la viscose et le lyocell, sur les vers de terre, des organismes cruciaux pour la santé des sols à l'échelle mondiale. À des concentrations élevées, l'étude a révélé que 30 % des vers de terre exposés au polyester mouraient dans les 72 heures. En revanche, l'exposition aux fibres biodégradables a entraîné des taux de mortalité beaucoup plus élevés, avec jusqu'à 60 % pour le lyocell et 80 % pour la viscose.

Des expériences supplémentaires utilisant des concentrations de fibres pertinentes sur le plan environnemental ont montré que les vers de terre dans des sols contenant des fibres de viscose avaient des taux de reproduction réduits. Ceux exposés aux fibres de lyocell présentaient une croissance ralentie et une activité de creusement accrue par rapport à ceux dans des environnements en polyester.

La Dr. Winnie Courtene-Jones, auteur principal et maintenant professeur de pollution marine à l'Université de Bangor, a souligné l'importance de ces résultats. "En 2022, plus de 320 000 tonnes de fibres biodégradables ont été produites dans le monde, et des quantités substantielles sont susceptibles d'entrer dans l'environnement. Cependant, il existe un manque de preuves concernant leurs impacts écologiques. Notre étude met en évidence plusieurs effets néfastes sur les vers de terre, qui sont vitaux pour le fonctionnement de l'écosystème. Elle souligne la nécessité de mener davantage de recherches avant que ces alternatives aux plastiques conventionnels ne soient largement adoptées," a-t-elle déclaré.

Cette étude fait suite à des recherches antérieures publiées début 2024, qui notaient que les matériaux biodégradables des sachets de thé pouvaient augmenter la mortalité des vers de terre jusqu'à 15 % et affecter négativement leur reproduction. Le moment de ces découvertes est crucial, alors que les dirigeants mondiaux se préparent à se rencontrer à Busan, en Corée du Sud, pour les négociations finales sur un éventuel traité mondial sur les plastiques.

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