Nouvelles perspectives sur la séquestration du carbone dans les océans défient les modèles climatiques

Une recherche récente menée aux États-Unis a révélé des résultats significatifs concernant le rôle des océans dans l'absorption du dioxyde de carbone, ce qui pourrait redéfinir les modèles climatiques. Réalisée par une équipe de l'Université de Stanford, de l'Université Rutgers et de l'Institution océanographique de Woods Hole, l'étude publiée le 11 octobre 2024 dans Science, a utilisé une machine à gravité rotative pour simuler le comportement de la neige marine dans l'océan.

Traditionnellement, on croyait que les océans absorbaient environ 26 % des émissions mondiales de CO2, la neige marine jouant un rôle crucial dans ce processus. Cependant, la nouvelle étude révèle que ces particules ne descendent pas aussi rapidement que précédemment pensé. Les chercheurs ont découvert que la neige marine produit des queues de mucus qui créent une traînée, ralentissant ainsi leur chute et permettant au carbone de rester dans les couches supérieures de l'océan.

« Nous parlons d'environ des centaines de gigatonnes de divergence si vous n'incluez pas ces queues de neige marine », a déclaré Manu Prakash, bio-ingénieur à Stanford et co-auteur de l'étude. Cette découverte suggère que les modèles existants, qui estiment combien de carbone les océans séquestrent, pourraient nécessiter des ajustements significatifs.

Les implications vont au-delà de la recherche académique ; elles pourraient affecter les start-ups dans le secteur de la géo-ingénierie marine du carbone. Ces entreprises dépendent de modèles numériques précis pour démontrer l'efficacité de leurs techniques de capture du carbone auprès des investisseurs et du public. Si les modèles fondamentaux sont erronés, cela pourrait entraver le développement de solutions innovantes visant à améliorer la séquestration du carbone océanique.

L'équipe de recherche a mené ses expériences au large de la côte du Maine, utilisant une machine à gravité spécialement conçue qui simule l'environnement marin. L'appareil permet d'observer en temps réel la neige marine alors qu'elle interagit avec son environnement, révélant les queues de mucus invisibles qui modifient sa descente.

Alors que les scientifiques travaillent à affiner les modèles climatiques, cette recherche améliore non seulement la compréhension des dynamiques du carbone, mais souligne également la nécessité de méthodologies améliorées dans l'étude des processus océaniques. Les résultats pourraient conduire à des prévisions plus précises de l'exportation de carbone vers les profondeurs océaniques, un aspect critique de la gestion des niveaux mondiaux de carbone.

En plus de leur concentration sur la neige marine, les chercheurs étudient également d'autres espèces de plancton qui pourraient influencer les modèles climatiques. Ce travail continu vise à fournir une compréhension plus complète du rôle complexe des océans dans le cycle mondial du carbone.

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