Une étude génétique récente a mis en lumière les liens entre les anciens Scythes et les populations européennes contemporaines, offrant une nouvelle perspective sur l'histoire et les migrations humaines. Cette recherche a analysé les génomes de 131 individus scythes découverts dans des tumulus funéraires situés dans la région nord de la mer Noire, le Caucase et le bassin du Don. Les résultats ont révélé des similitudes génétiques significatives entre les Scythes et les populations européennes modernes, notamment celles de Pologne, des pays baltes, du Danemark et des régions nord-ouest de la Russie. Cette découverte suggère un échange génétique notable entre ces groupes.
Par ailleurs, l'analyse de l'ADN mitochondrial (ADNmt) des Scythes de la région du Pont-Nord a révélé des ascendances potentielles liées aux populations de chasseurs-cueilleurs et nomades d'Eurasie orientale et occidentale, ainsi qu'à l'expansion de l'agriculture au Néolithique en Europe. L'étude a également confirmé que de nombreux Scythes avaient les cheveux clairs et les yeux bleus, une caractéristique corroborée par des récits historiques anciens tels que ceux d'Hérodote. Cependant, certains Scythes étaient porteurs d'une mutation du gène HFE, affectant le métabolisme du fer, et d'une mutation pathogène du gène ALDOB, responsable de l'intolérance au fructose. Cette dernière mutation est plus fréquente dans certaines populations européennes actuelles et remonte à environ mille ans.
Ces découvertes s'inscrivent dans un contexte plus large de recherches génétiques sur les Scythes. Une étude publiée dans Science Advances a analysé les données génomiques de 111 individus anciens provenant de la steppe d'Asie centrale, révélant des événements génétiques associés à l'origine, au développement et au déclin des Scythes. Ces analyses ont mis en évidence des événements d'admixture majeurs à la fin de l'âge du bronze, formant le substrat génétique de deux principaux pools génétiques de l'âge du fer, émergeant autour de l'Altaï et de l'Oural respectivement. En fin de compte, cette étude enrichit considérablement notre compréhension de l'héritage génétique des Scythes et de leur relation avec les populations européennes, ouvrant de nouvelles perspectives pour explorer l'histoire et les migrations des peuples anciens.