Le Royaume-Uni s'apprête à lancer 'Génération Nouvelle Ère', une étude longitudinale d'envergure qui débutera à l'été 2026. Ce projet novateur vise à observer le parcours de développement de 60 000 enfants à travers le pays, de leur naissance à leurs premières années d'éducation, en se concentrant sur des étapes clés telles que les périodes de 9 à 11 mois et de 3 à 4 ans.
Cette initiative ambitieuse, qui s'étendra sur plusieurs années, a pour objectif de fournir une compréhension approfondie de la croissance infantile. Des familles de chaque nation du Royaume-Uni seront invitées à participer, avec un objectif initial de 30 000 enfants. L'étude explorera les dimensions physiques, mentales et sociales du développement, en analysant l'influence des évolutions environnementales et sociales, ainsi que les avancées technologiques sur les jeunes générations.
L'impact des technologies et des écrans sur le développement des enfants est une préoccupation croissante. Des études, comme celle de l'IFOP, indiquent que 65% des parents estiment que l'usage des écrans impacte fortement le développement de leurs enfants. Les recommandations actuelles, comme celles de la Fondation Mustela, suggèrent des limites strictes à l'exposition aux écrans pour les plus jeunes afin de favoriser le développement du langage, de la pensée et de l'imagination.
Il s'agit de la première étude longitudinale de cette ampleur au Royaume-Uni depuis un quart de siècle, promettant des contributions significatives au domaine de la psychologie de l'enfant. La professeure Alissa Goodman, codirectrice du Centre d'études longitudinales de l'UCL, a souligné son caractère historique, affirmant qu'elle bénéficiera aux enfants, à la science et à la société pendant de nombreuses années. Elle a insisté sur la nécessité de collecter des données riches sur les enfants et les familles, en portant une attention particulière aux milieux défavorisés, un aspect crucial pour comprendre les disparités de développement.
L'étude inclura également des analyses génétiques, via des tests salivaires sur les parents et les nourrissons, afin d'identifier des liens avec certaines maladies. Les données recueillies porteront sur des aspects économiques, l'emploi parental, la garde d'enfants, la santé et le bien-être, les compétences linguistiques précoces et la préparation à l'école. Les équipes de recherche, issues d'une collaboration entre l'Université de Cambridge et l'University College London, prévoient de croiser ces informations avec les dossiers de santé et d'éducation des participants.
Le Royaume-Uni possède une longue tradition de recherche longitudinale de renommée mondiale, comme en témoignent des études telles que l'ELFE en France, qui suit 18 000 enfants depuis 2011. Stian Westlake, président exécutif de l'ESRC, a mis en avant le potentiel de cette étude pour améliorer les vies et les moyens de subsistance, soulignant que cette recherche aidera à mieux comprendre le quotidien des enfants nés au Royaume-Uni dans les années à venir. Des universitaires des universités de Swansea, Édimbourg et Ulster participeront également à la collecte de données, garantissant une approche large et collaborative.