De nouvelles recherches scientifiques suggèrent que les conditions météorologiques associées à La Niña pourraient significativement amplifier le développement des ouragans dans le bassin de l'Atlantique.
Une étude publiée dans le Journal of Climate met en lumière que durant les périodes de La Niña, les ondes d'est africaines (AEW), qui sont des perturbations atmosphériques cruciales, deviennent plus vigoureuses, plus humides et manifestent une activité orageuse accrue. Ces AEWs constituent des moteurs essentiels tant pour les précipitations en Afrique de l'Ouest que pour la genèse des ouragans dans l'Atlantique. Les conclusions de cette recherche établissent une corrélation directe entre l'influence de La Niña sur les AEWs et la perspective d'une saison cyclonique potentiellement plus active.
L'analyse a été menée par des scientifiques de la Rosenstiel School of Marine, Atmospheric, and Earth Science de l'Université de Miami et du National Center for Atmospheric Research (NCAR), utilisant un outil de suivi sophistiqué nommé QTrack. Cet outil a permis d'analyser plus de quarante ans de données météorologiques mondiales, offrant ainsi une compréhension approfondie de l'impact de l'ENSO (El Niño-Southern Oscillation) sur les AEWs. Cette compréhension améliorée est fondamentale pour affiner les prévisions météorologiques saisonnières et renforcer les stratégies de préparation aux catastrophes dans les régions particulièrement vulnérables.
Les données révèlent que durant les années La Niña, les AEWs présentent une intensité et une humidité supérieures, ainsi qu'une activité orageuse plus prononcée par rapport aux années El Niño. Cette dynamique renforce l'idée que La Niña est un facteur déterminant dans l'intensification de la saison des ouragans dans l'Atlantique. Historiquement, la saison 2020, influencée par La Niña, a été la plus active jamais enregistrée, avec 31 cyclones tropicaux, dont 14 ouragans, sept d'entre eux étant majeurs. Cette saison record souligne l'impact significatif que La Niña peut avoir sur l'activité cyclonique.
Les conditions observées, telles que des températures de l'eau exceptionnellement chaudes dans l'Atlantique et une transition rapide vers La Niña, sont des indicateurs clés d'une saison potentiellement très active. Les prévisions pour la saison 2024, par exemple, anticipent jusqu'à 23 tempêtes significatives, dont onze ouragans, un chiffre sans précédent depuis le début des prévisions par certains organismes en 1995. Ces analyses renforcent l'importance de la surveillance et de la préparation face aux phénomènes météorologiques extrêmes.