Les récentes configurations atmosphériques au-dessus de l'Europe centrale ont été dominées par des systèmes de haute pression. Ces anticyclones ont aspiré des masses d'air chargées d'humidité, entraînant une couverture nuageuse persistante et des précipitations intermittentes sur une vaste zone. Ce schéma météorologique témoigne d'une inertie dans les schémas de circulation, où l'énergie atmosphérique reste confinée avant de se réorienter.
Cependant, les analyses météorologiques annoncent une inflexion significative pour la région. Des courants d'air notablement plus froids et secs, originaires des vastes étendues sibériennes, sont désormais anticipés pour influencer le temps sous peu. Historiquement, l'Europe est un théâtre constant de la confrontation entre l'air polaire maritime, l'air polaire continental venu d'Asie (APc), et l'air tropical maritime centré sur les Açores.
L'arrivée de cette influence sibérienne, souvent assimilée à l'air polaire continental, promet un temps très froid, bien que généralement plus dégagé, lorsqu'elle atteindra l'Europe occidentale. Cette bascule météorologique présage une évolution vers des journées plus lumineuses, mais caractérisées par des températures nettement plus fraîches. Les nuits, en particulier, devraient se montrer plus mordantes, avec un potentiel de gelées accru dans les jours à venir.
Ce type de configuration, où un anticyclone se positionne de manière stable, peut rejeter l'air froid d'origine sibérienne sur l'Europe, surtout en régime de blocage météorologique. L'analyse climatologique suggère que ces incursions d'air sibérien sont souvent corrélées à des changements significatifs de l'Oscillation Nord-Atlantique (ONA), un moteur principal des régimes météorologiques européens. Les données historiques de la fin du 20e siècle montrent que de fortes phases négatives de l'ONA, qui facilitent ces flux d'est, précèdent fréquemment des périodes de temps continental plus stable et plus froid, durant plusieurs semaines. Par exemple, un schéma similaire observé en novembre 1993 a entraîné un déficit de température moyen de 3 degrés Celsius dans les plaines d'Europe centrale pendant près de trois semaines après l'arrivée initiale de la masse d'air. Cette transition atmosphérique souligne l'importance d'anticiper les répercussions sur les besoins énergétiques et les cycles agricoles, particulièrement sensibles à ces variations climatiques.