L'Éthiopie connaît actuellement une période de forte activité géologique, caractérisée par une série de secousses sismiques modérées qui soulèvent des préoccupations quant au potentiel volcanique latent de la région. Cette séquence tellurique, qui s'est étendue sur dimanche et lundi, a engendré sept événements successifs. Les magnitudes de ces tremblements de terre ont varié entre 4,0 et 4,9 sur l'échelle de Richter, tous enregistrés à des profondeurs considérées comme superficielles. Ces trépidations sont directement liées aux manifestations observées dans la zone volcanique de Dofon, où une augmentation notable des rejets de fumée et de cendres avait été constatée dès le 3 janvier 2025.
Le volcan Dofon, qui s'élève à 1151 mètres d'altitude dans la région Afar, est réputé pour être l'un des centres volcaniques les plus actifs du pays. L'inquiétude principale réside dans le fait que cet essaim sismique pourrait potentiellement déclencher des éruptions de plus grande ampleur, notamment au niveau du volcan Fentale, situé plus au nord. Fentale, avec ses 2007 mètres de hauteur et son large cratère, porte la mémoire d'une éruption majeure survenue en 1820, ce qui incite les spécialistes à anticiper une possible résurgence de l'activité dans ce secteur.
Des géologues, dont le Dr Abass Sharaki, établissent un lien direct entre les mouvements sismiques et magmatiques actuels et cette instabilité volcanique persistante. Au cours des deux dernières semaines, l'Éthiopie a enregistré plus de 120 secousses sismiques dépassant la magnitude 4, alimentant le bouillonnement volcanique. Ces événements s'inscrivent dans une série de manifestations sismiques débutées au début de l'année 2025, période durant laquelle plus de 30 séismes avaient été répertoriés, certains dépassant la magnitude 5. Cette dynamique est interprétée comme une prolongation d'un essaim sismique amorcé l'année précédente, coïncidant avec une phase d'activité accrue du Mont Dofon.
La région Afar est un carrefour tectonique exceptionnel, représentant une triple jonction où convergent les plaques somalienne, nubienne et arabe, expliquant cette intense dynamique terrestre. Les analyses géophysiques récentes confirment une extension crustale significative dans la région, un facteur clé dans la libération d'énergie sismique. De plus, des données satellitaires indiquent une inflation du sol le long du rift est-africain, suggérant une remontée de magma qui alimente l'agitation en cours. Les experts appellent à une surveillance accrue des mouvements souterrains, notamment autour du volcan Fentale, en raison de ces signes d'instabilité profonde.