Le Centre du Vietnam fait face actuellement à des inondations d'une ampleur sans précédent, déclenchées par des épisodes de pluies qui ont récemment dépassé les records météorologiques historiques. La ville de Hué a été particulièrement touchée, enregistrant une quantité stupéfiante de 1 700 millimètres de précipitations en seulement vingt-quatre heures le 27 octobre 2025, un nouveau jalon d'intensité pluviométrique à l'échelle nationale. Ce déferlement hydrique a submergé de vastes territoires, causant un bilan humain tragique de neuf vies perdues et forçant l'évacuation de plus de 8 600 résidents à travers quatre provinces centrales.
Les autorités locales ont réagi avec célérité, mettant en œuvre des mesures d'évacuation dès le samedi 26 octobre, reconnaissant l'élévation du niveau de risque de catastrophe naturelle à son maximum. L'impact de la crise s'étend au-delà des pertes humaines. Les réseaux de transport essentiels, notamment la liaison ferroviaire cruciale entre Hanoï et Ho Chi Minh-Ville, ont été interrompus, provoquant des perturbations majeures dans la circulation des biens et des personnes. De plus, près de 200 000 foyers se retrouvent plongés dans l'obscurité, privés d'électricité.
Sur le plan agricole, les dégâts sont considérables, avec des estimations faisant état de pertes touchant environ 2 200 hectares de cultures. Face à l'ampleur de la situation, une mobilisation d'envergure est en cours. Plus de 160 000 militaires ont été déployés sur le terrain pour mener des opérations de recherche, de sauvetage et d'assistance aux populations sinistrées. Le Premier ministre Pham Minh Chinh a qualifié cet événement de pluviométrie exceptionnel, soulignant la nécessité d'une coordination stricte pour gérer les répercussions immédiates.
Les perspectives restent prudentes alors que les bulletins météorologiques anticipent l'arrivée de 600 millimètres de pluie supplémentaires jusqu'au jeudi 30 octobre 2025, maintenant une pression constante sur les systèmes de gestion des crues. Parallèlement, des experts réunis à Hanoï le 29 octobre ont soulevé que l'urbanisation rapide et une planification hétéroclite saturent les systèmes de drainage, même si la couverture du réseau atteint 90 % en zone urbaine. Ces dynamiques climatiques et structurelles mettent en lumière l'interaction complexe entre les phénomènes naturels extrêmes et les infrastructures bâties par l'homme.