Une formation rocheuse en Antarctique, dont l'apparence évoque une pyramide, a récemment suscité un vif intérêt sur les réseaux sociaux, engendrant des spéculations variées quant à ses origines. Cette structure remarquable, située dans le massif des Montagnes Ellsworth, près du Mont Vinson, le point culminant du continent austral, est en réalité un exemple frappant de l'action des forces naturelles terrestres.
L'émoi initial remonte à 2016, lorsque des images satellitaires ont mis en lumière cette géométrie presque parfaite, ouvrant la voie à des théories audacieuses, incluant des civilisations anciennes ou des interventions non naturelles. Toutefois, la communauté scientifique a apporté une clarification essentielle: cette « pyramide » est le résultat d'un processus d'altération naturelle prolongé. Les spécialistes des sciences de la Terre désignent ce phénomène comme étant principalement la cryoclastie, ou érosion due aux cycles répétés de gel et de dégel, caractéristique des environnements polaires, qui a sculpté la roche sur des éons géologiques.
Ces pics sont classifiés comme des « nunataks », terme d'origine inuite signifiant « pic isolé », désignant des sommets rocheux qui percent la surface des calottes glaciaires ou des glaciers. Ce mécanisme d'érosion glaciaire, qui sculpte les flancs des massifs, leur confère souvent cet aspect acéré avec des parois abruptes. Des formations alpines similaires, comme le Cervin dans les Alpes, témoignent de la cohérence de ces mécanismes géologiques à travers le monde. Ces nunataks se rencontrent non seulement en Antarctique, mais aussi au Groenland et au Canada, notamment sur l'Île d'Ellesmere.
En conclusion, ce qui fut interprété comme un vestige énigmatique est en fait un témoignage minéral de la puissance sculpturale de la planète. La structure, dont la base couvre environ deux kilomètres carrés, rappelle effectivement les pyramides égyptiennes, expliquant la fascination qu'elle exerce. La science privilégie l'explication de la convergence glaciaire sur des millions d'années, écartant toute preuve tangible d'une ingénierie artificielle ou d'une construction humaine datant, selon certaines hypothèses non prouvées, d'il y a 10 000 ans.