Une découverte scientifique récente, publiée dans la revue Nature Metabolism, met en lumière une capacité d'adaptation remarquable du cerveau humain face à un effort physique extrême. Il a été observé que le cerveau des marathoniens peut consommer sa propre myéline, la gaine protectrice des neurones, afin de générer de l'énergie lorsque les réserves de glucose s'épuisent. Ce mécanisme, bien que surprenant, est temporaire et entièrement réversible.
Lors d'un marathon, lorsque l'apport en glucose devient insuffisant, le cerveau commence à utiliser sa myéline comme source d'énergie, particulièrement dans les zones cérébrales liées au contrôle moteur. Il s'agit d'un mécanisme de survie temporaire, les niveaux de myéline revenant à la normale environ deux mois après l'effort.
La myéline, essentielle à la transmission rapide des influx nerveux grâce à sa composition lipidique (environ 70-75% de lipides), est cruciale pour le bon fonctionnement cérébral et nerveux. Une fois la demande énergétique extrême apaisée, le cerveau synthétise de nouvelle myéline pour restaurer les fibres nerveuses, un processus qui s'étend sur plusieurs semaines. Des études antérieures avaient déjà suggéré que les lipides de la myéline pouvaient servir de réserve énergétique dans des conditions métaboliques extrêmes, une hypothèse désormais confirmée chez l'humain. Cette plasticité métabolique de la myéline ouvre de nouvelles perspectives sur la gestion des pénuries d'énergie par le cerveau et remet en question la vision traditionnelle de la myéline comme une simple structure isolante.
Les données de l'étude indiquent que la réduction de la myéline observée est temporaire et ne semble pas être liée à la déshydratation. Les niveaux de myéline, mesurés par la fraction d'eau myélinique (MWF), ont montré une récupération significative en deux semaines, avec un retour complet aux niveaux d'avant la course en deux mois. Au Brésil, où la communauté de coureurs est importante avec plus de 2 800 courses officielles en 2024 et plus de 19 millions d'utilisateurs sur la plateforme Strava, ces découvertes prennent une dimension particulière.