Droits de douane de Trump : Les taxes sur l'acier et l'aluminium refont surface, suscitant des inquiétudes mondiales

Suite à ses annonces à bord d'Air Force One, le président Donald Trump a signé un document le 10 février, rétablissant les droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium. Ces mesures sont similaires à celles adoptées lors de son premier mandat.

À compter du 12 mars, l'acier sera taxé à 25 % à son entrée aux États-Unis, conformément à la politique post-2018. Les droits de douane sur l'aluminium, auparavant à 10 %, augmenteront également à 25 %. Une déclaration de la Maison Blanche du 11 février n'a indiqué aucune exception et a souligné le soutien aux métaux « fondus et coulés » au niveau national, citant les faibles taux d'utilisation des aciéries et des fonderies d'aluminium américaines (75 % et 55 %, respectivement).

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a répondu le 11 février en déclarant que « les droits de douane injustifiés contre l'Union européenne ne resteront pas sans réponse. Ils entraîneront des contre-mesures fermes et proportionnées. »

En 2024, les États-Unis ont importé près de 15 % de leur acier, soit environ 29 millions de tonnes, et les trois quarts de leur aluminium, soit un total de 4,8 millions de tonnes. Selon l'American Iron and Steel Institute (AISI), le Canada, le Brésil et le Mexique ont été les principaux exportateurs d'acier vers les États-Unis en 2024. Les 27 pays de l'UE ont collectivement exporté 4,2 millions de tonnes d'acier vers les États-Unis, soit un peu moins que le Brésil, faisant des États-Unis le deuxième plus grand client de l'industrie sidérurgique européenne, représentant 16 % de ses exportations, selon Eurofer.

Les droits de douane ciblent principalement le Canada pour l'aluminium, où des entreprises comme Alcoa et Rio Tinto ont d'importantes activités. Le Canada représente près des deux tiers des besoins en aluminium primaire de l'industrie américaine, selon l'Aluminum Association. L'UE est un fournisseur plus petit, avec 230 000 tonnes d'aluminium envoyées aux États-Unis en 2023, selon l'Agence américaine du commerce international (ITA).

Ces droits de douane pourraient entraîner une augmentation des importations de métaux en Europe, ce qui pourrait avoir une incidence sur les producteurs d'acier européens qui sont déjà confrontés à une surproduction en provenance de Chine. Eurofer plaide pour que la Commission européenne révise les mesures de sauvegarde, qui doivent expirer en juin 2026.

European Aluminium a fait écho à ces préoccupations, soulignant le risque pour les fabricants de produits à haute valeur ajoutée et le potentiel d'une augmentation des importations d'aluminium dans l'UE. Guillaume de Goÿs, président d'Aluminium Dunkerque, a noté que, bien que l'aluminium canadien continuera probablement à affluer vers les États-Unis, il sera plus cher pour les clients.

Des droits de douane similaires mis en œuvre en 2018 ont entraîné une diminution des importations et une augmentation des prix de l'acier national, ce qui a profité aux producteurs d'acier américains comme US Steel. Cependant, les industries consommatrices d'acier, telles que la fabrication automobile et d'équipements, ont souffert. L'impact à long terme dépendra de la réalité de ces mesures. En 2018, les pays ciblés ont riposté et l'UE a ciblé le bourbon. L'administration Biden a ensuite introduit un système de quotas en 2021, permettant aux pays européens d'exporter certaines quantités de métaux sans droits de douane, bien que sans rétablir complètement les niveaux d'activité d'avant 2018.

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