L'Albanie se positionne à l'avant-garde de l'innovation gouvernementale en intégrant stratégiquement l'intelligence artificielle (IA) dans ses efforts d'adhésion à l'Union européenne et dans sa lutte contre la corruption. Le Premier ministre Edi Rama a exprimé une vision audacieuse, suggérant que l'IA pourrait à terme gérer l'ensemble du gouvernement, éliminant ainsi l'inefficacité et l'influence politique. Cette démarche vise à accélérer l'alignement de l'Albanie avec la législation européenne, notamment dans les domaines des processus automatisés et de l'analyse de données. Le pays collabore avec Mira Murati, ancienne directrice technique d'OpenAI, pour accélérer cette intégration législative et l'analyse des données. L'Albanie a manifesté son intention d'investir dans la startup de Murati, "Thinking Machines Lab", démontrant un engagement concret envers le développement technologique.
L'IA est déjà déployée dans des applications concrètes au sein de l'administration albanaise. Elle est utilisée pour optimiser les marchés publics, analyser en temps réel les transactions fiscales et douanières afin d'identifier les irrégularités, et surveiller le territoire à l'aide de drones et de systèmes satellitaires intelligents pour détecter les activités illégales telles que les constructions non autorisées et les plantations de cannabis. L'objectif est d'atteindre l'adhésion à l'UE d'ici 2030, un calendrier ambitieux soutenu par cette transformation numérique. L'initiative albanaise s'inscrit dans un mouvement plus large d'adoption de l'IA par les nations européennes. L'Union européenne elle-même a mis en place un cadre réglementaire, l'AI Act, pour encadrer le développement et l'utilisation de l'IA. Des experts soulignent cependant la nécessité de développer une infrastructure robuste, des centres de données et un cadre juridique solide, ainsi que des mécanismes de sécurité pour une transformation réussie, tout en soulevant des questions sur la responsabilité et l'élément humain dans la prise de décision.