Le président Donald Trump a annoncé le 11 août 2025 une intervention fédérale majeure à Washington, D.C., déclarant la ville « libérée » de la criminalité et de la mendicité. Cette mesure, qualifiée de « Jour de la Libération », implique la fédéralisation du département de police métropolitain de D.C. et le déploiement de la Garde nationale pour rétablir l'ordre et la sécurité publique. Cette décision s'appuie sur la section 740 du District of Columbia Home Rule Act, permettant au président de placer la police locale sous contrôle fédéral en cas d'urgence. Le président Trump a justifié cette action en affirmant que Washington, D.C. est devenue « l'une des villes les plus dangereuses du monde ».
Cependant, cette affirmation contraste avec les données officielles. Selon le Metropolitan Police Department (MPD) de D.C., la criminalité violente a diminué de 26 % au cours des sept premiers mois de 2025 par rapport à la même période en 2024. Plus largement, la criminalité violente à D.C. a atteint un plus bas historique en 2024, enregistrant une baisse de 35 % par rapport à 2023, le niveau le plus bas depuis plus de 30 ans. Les vols qualifiés ont chuté de 28 % et la criminalité globale a diminué de 7 %.
La maire de D.C., Muriel Bowser, a vivement critiqué cette intervention fédérale, la qualifiant de « démesurée » et « inutile ». Elle a souligné que la ville n'est pas confrontée à une flambée de criminalité et que toute comparaison avec des pays en guerre est « hyperbolique et fausse ». Bowser a exprimé des inquiétudes quant à la militarisation de la ville et à l'érosion potentielle de la gouvernance locale, arguant que la Garde nationale n'est pas la ressource la plus efficace pour les missions de maintien de l'ordre local.
Cette action présidentielle fait écho à une intervention similaire à Los Angeles en juin 2025, où le président Trump avait fédéralisé la Garde nationale en réponse à des manifestations. Cette décision avait suscité des contestations juridiques de la part du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui avait critiqué le contournement de l'autorité de l'État. L'histoire montre que les déploiements de la Garde nationale pour des troubles civils ont été utilisés dans diverses situations, comme lors des manifestations de 2020 suite à la mort de George Floyd, où plus de 30 000 membres de la Garde nationale ont été mobilisés à travers les États-Unis.
La décision de Trump soulève des questions fondamentales sur l'autorité exécutive, le fédéralisme et l'usage des forces militaires dans les opérations de maintien de l'ordre intérieur, ainsi que sur les droits des résidents locaux. Les critiques s'inquiètent d'une potentielle atteinte aux principes constitutionnels et aux libertés civiles, tandis que les partisans estiment que l'intervention est nécessaire pour rétablir l'ordre. L'article 740 du District of Columbia Home Rule Act, bien que rarement utilisé, confère au président le pouvoir de prendre le contrôle de la police de D.C. en cas d'urgence, contournant ainsi l'autorité locale. Cette situation met en lumière la tension constante entre le pouvoir fédéral et l'autonomie locale dans la gestion de la sécurité publique aux États-Unis.