Un accord de paix historique a été signé le 8 août 2025 à la Maison Blanche entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, marquant un tournant majeur pour le Caucase du Sud. Cet accord, négocié sous l'égide du président américain Donald Trump, vise à mettre officiellement fin à des décennies de conflit, notamment autour de la région du Haut-Karabakh. L'accord ouvre la voie à la normalisation des relations, incluant la délimitation des frontières et la coopération en matière de sécurité. Il octroie également aux États-Unis des droits de développement exclusifs pour 99 ans sur le corridor Zangezur, désormais nommé "Route Trump pour la Paix et la Prospérité Internationale" (TRIPP). Ce passage stratégique, qui traverse le territoire arménien pour relier l'Azerbaïdjan à son enclave de Nakhitchevan, est un élément clé de l'initiative du Corridor du Milieu, reliant l'Asie à l'Europe.
L'obtention de ces droits par les États-Unis représente une expansion stratégique de leur influence dans le Caucase du Sud, une région historiquement disputée. Cette évolution pourrait potentiellement diminuer l'influence de la Russie et de l'Iran. L'Iran, en particulier, voit ce corridor comme une menace à sa position régionale. La Russie, quant à elle, maintient une position prudente. L'accord fait suite à la reprise du contrôle par l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh en septembre 2023, événement qui a entraîné le déplacement de plus de 100 000 Arméniens ethniques. L'inaction perçue de la Russie dans le soutien à l'Arménie a incité Erevan à rechercher des liens plus étroits avec les partenaires occidentaux. La médiation américaine, incluant des accords séparés sur l'énergie, le commerce et la technologie, souligne l'engagement des États-Unis à promouvoir la stabilité et les opportunités économiques dans la région. La dénomination du corridor d'après le président Trump met en évidence son implication personnelle dans cette réussite diplomatique.
Le conflit du Haut-Karabakh remonte à l'époque soviétique, avec des guerres et des cessez-le-feu intermittents depuis la fin des années 1980. L'accord actuel, en abordant la délimitation des frontières et la normalisation des relations, vise une résolution durable. Les implications sont considérables: pour l'Arménie, il offre des garanties de sécurité et un soutien économique, bien que des préoccupations subsistent quant à la souveraineté. L'Azerbaïdjan consolide ses gains militaires et diplomatiques, renforçant son rôle de plaque tournante commerciale régionale. La Turquie, alliée clé de l'Azerbaïdjan, devrait également bénéficier d'une connectivité accrue. Le succès du corridor Zangezur dépendra de la mise en œuvre effective de ses termes et de l'engagement continu de toutes les parties à promouvoir la coopération et la stabilité régionales, signalant un potentiel réalignement de l'influence internationale dans le Caucase du Sud avec un rôle plus prépondérant pour les États-Unis.