L'Autriche fait face à des négociations de coalition difficiles suite à la victoire électorale du Parti de la Liberté d'Autriche (FPÖ), qui a obtenu 29,2 % des voix lors des élections au Conseil national tenues le 29 septembre 2024. Le Parti populaire (ÖVP) conservateur suit avec 26,5 %, tandis que les sociaux-démocrates reçoivent 21,1 %. Ce résultat a des implications qui vont au-delà des frontières autrichiennes.
Le leader du FPÖ, Herbert Kickl, a déjà indiqué son ambition pour la chancellerie, promouvant un agenda controversé qui inclut la construction d'une 'forteresse Autriche' et l'arrêt des demandes d'asile en provenance de certains pays, comme l'Afghanistan et la Syrie. La position du parti sur l'immigration inclut un concept de 'remigration', qui a été classé comme extrémiste par le rapport de protection constitutionnelle de l'Autriche.
Les réactions du public aux résultats électoraux varient, certains exprimant leur approbation en raison de leur insatisfaction face aux politiques économiques des partis traditionnels. Cependant, former un gouvernement nécessitera que Kickl trouve un partenaire de coalition, l'ÖVP ayant exclu toute collaboration avec le FPÖ, invoquant des préoccupations de sécurité.
Le président autrichien Alexander van der Bellen a pour mission de nommer le prochain chancelier et prévoit d'engager des discussions avec tous les partis pour garantir le respect des principes fondamentaux de la démocratie libérale en Autriche, y compris l'État de droit et l'adhésion à l'UE. La précédente coalition du FPÖ avec l'ÖVP en 2000 a suscité une indignation généralisée et des sanctions de la part d'autres nations de l'UE, soulevant des inquiétudes quant aux relations futures.
Les analystes politiques prédisent que l'UE pourrait faire face à des défis alors qu'elle rencontre de plus en plus de gouvernements sceptiques à l'égard de l'intégration européenne. Le leadership potentiel de Kickl pourrait entraver la prise de décision de l'UE, notamment en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine et les sanctions contre la Russie, qu'il considère comme nuisibles à l'Autriche.
Qu'il devienne ou non chancelier, la forte présence du FPÖ influencera probablement la direction de la politique de l'UE en Autriche, qui a déjà évolué vers une position moins pro-européenne sous l'ÖVP. Le résultat des négociations de coalition est sur le point d'attirer une attention significative au-delà des frontières autrichiennes.