La start-up Marathon Fusion, fondée en 2023, a présenté une approche innovante visant à transformer le mercure en or stable en exploitant les neutrons générés lors des réactions de fusion nucléaire. Cette méthode propose d'intégrer le mercure-198 dans le "breeding blanket" des réacteurs à fusion, où il serait converti en mercure-197, lequel se désintégrerait en or-197 après une période de 64 heures.
Selon les simulations de l'entreprise, une centrale à fusion d'un gigawatt pourrait produire environ 5 000 kilogrammes d'or par an, sans compromettre la production d'énergie ou la production de tritium nécessaire au cycle du combustible. Cependant, le processus pourrait engendrer de l'or légèrement radioactif, nécessitant une période de stockage de 14 à 18 ans avant d'être considéré comme sûr pour une utilisation commerciale.
Bien que cette approche théorique ait suscité un intérêt positif parmi certains experts, elle n'a pas encore été validée expérimentalement. De plus, la faisabilité de la production d'or à grande échelle via la fusion nucléaire reste à démontrer, car les réacteurs à fusion commerciaux ne sont pas encore opérationnels.
Marathon Fusion a reçu un financement privé de 5,9 millions de dollars et environ 4 millions de dollars de subventions du gouvernement américain. L'entreprise envisage que la production d'or pourrait doubler les revenus des centrales à fusion, renforçant ainsi la viabilité économique de cette technologie.
Cette initiative met en lumière le potentiel de la fusion nucléaire non seulement pour produire de l'énergie propre, mais aussi pour générer des métaux précieux, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l'avenir énergétique et économique.