Une étude récente a mis en lumière l'ancienneté du système de chromosomes sexuels chez les requins et les raies, offrant des perspectives précieuses sur l'évolution de ces espèces. Cette découverte souligne l'importance de comprendre la diversité génétique pour les efforts de conservation. Les chercheurs ont constaté que les requins et les raies partagent un chromosome X très ancien, remontant à environ 300 millions d'années. Le chromosome Y, en revanche, présente des différences significatives, avec moins de gènes et davantage de séquences répétitives. Cette stabilité du système de détermination du sexe sur une si longue période est remarquable. Une étude publiée dans *Science et Vie* met en évidence que certaines espèces de requins peuvent se reproduire par parthénogenèse, un mode de reproduction asexuée où les embryons sont des clones de leur mère. Ce phénomène a été observé chez des femelles requins en captivité, suggérant une stratégie d'adaptation face à l'absence de mâles. Contrairement aux mammifères, les requins et les raies utilisent un mécanisme de dosage génique pour déterminer le sexe. La quantité de certains gènes exprimés sur le chromosome X, tels que *Acvr1b* et *Igfbp6*, influence le développement mâle ou femelle, indépendamment de la présence d'un chromosome Y. Cette approche est unique dans le règne animal. Le génome du grand requin blanc, par exemple, compte 41 paires de chromosomes et 4,3 milliards de paires de bases, soit 1,5 fois plus que le génome humain. Une autre observation intéressante est que les requins et les raies ne compensent pas entièrement la différence de nombre de chromosomes X entre les sexes. Certains gènes du chromosome X sont davantage exprimés chez les femelles, mais l'expression génique globale n'est pas parfaitement équilibrée. Cette particularité diffère de ce qui est observé chez de nombreux autres animaux. Les requins possèdent un ensemble de capteurs, situés du bout du nez à l'arrière des yeux, qui permettent de capter les champs électriques émis par les êtres vivants. Ces recherches sont essentielles pour la protection des requins et des raies. La compréhension de leur détermination sexuelle unique contribue aux efforts de conservation, en particulier pour les espèces vulnérables comme le requin blanc (*Carcharodon carcharias*). De nouveaux outils permettent d'identifier le sexe des requins sans leur nuire. Ces découvertes nous aident à comprendre l'évolution de la vie et soulignent l'importance de protéger ces espèces anciennes et leur biologie unique. La parthénogenèse, bien que rare, offre une perspective sur la capacité d'adaptation des espèces face aux défis environnementaux et à la nécessité de maintenir la diversité génétique.
Les requins et les raies possèdent les plus anciens chromosomes sexuels vertébrés avec des mécanismes de détermination du sexe uniques
Édité par : Katia Remezova Cath
Sources
IFLScience
[Literature Review] Sharks and rays have the oldest vertebrate sex chromosome with unique sex determination mechanisms
Comparative genomics illuminates karyotype and sex chromosome evolution of sharks
Scientists develop 'sexy_markers,' a bioinformatics tool that reveals white shark gender
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