Le virus de l'herpès simplex reprogramme le génome humain pour faciliter sa réplication, selon une étude

Édité par : Katia Remezova Cath

Des scientifiques ont découvert que le virus de l'herpès simplex de type 1 (HSV-1) réorganise le génome humain pour accéder aux gènes qui l'aident à se répliquer. Cette découverte offre de nouvelles perspectives sur la façon dont les virus manipulent leurs hôtes, ce qui pourrait conduire à de meilleurs traitements.

Des chercheurs du Centre de régulation génomique (CRG) de Barcelone ont constaté que le HSV-1 remodèle la structure tridimensionnelle du génome humain. Cela permet au virus d'accéder aux gènes de l'hôte, dont il a besoin pour se multiplier. L'étude, publiée dans Nature Communications, révèle un mécanisme de manipulation virale jusqu'alors inconnu.

L'étude a montré que le blocage d'une seule enzyme humaine, la topoisomérase I, empêche complètement le HSV-1 de réorganiser le génome humain lors de l'infection, stoppant ainsi la réplication virale. Dans les cultures cellulaires, l'inhibition de cette enzyme a empêché l'infection avant que le virus ne puisse produire de nouvelles particules. Cette découverte suggère une nouvelle stratégie pour contrôler un virus qui infecte près de quatre milliards de personnes dans le monde.

L'équipe a utilisé la microscopie à super-résolution, qui peut visualiser des structures aussi petites que 20 nanomètres, et Hi-C, une technique qui révèle quels fragments d'ADN interagissent au sein du noyau. Ils ont combiné ces techniques pour comprendre comment le HSV-1 détourne les cellules humaines. Ils ont découvert que le virus détourne l'enzyme ARN polymérase II humaine pour aider à synthétiser ses propres protéines.

Les actions du virus provoquent l'arrêt de la transcription dans tout le génome de l'hôte, ce qui conduit la chromatine – l'état naturel de l'ADN humain dans les cellules – à se compacter en une coque dense. C'était inattendu, car on pensait auparavant que la structure de la chromatine dictait la transcription. Cette recherche suggère une relation à double sens entre l'activité et la structure.

HSV-1 affecte deux personnes sur trois de moins de 50 ans. Bien que la plupart des infections soient asymptomatiques ou provoquent des boutons de fièvre récurrents, le virus peut rarement entraîner la cécité ou une maladie mortelle. Cette recherche pourrait aider à relever le défi de santé mondial posé par le HSV-1, qui est répandu et peut provoquer des épidémies récurrentes. Bien qu'il existe des traitements pour gérer les symptômes, des souches résistantes aux médicaments apparaissent et il n'existe aucun remède.

Sources

  • Agencia Sinc

  • Nature Communications

Avez-vous trouvé une erreur ou une inexactitude ?

Nous étudierons vos commentaires dans les plus brefs délais.