Une nouvelle technologie de marquage de l'ARN permet aux scientifiques de suivre l'ARN en temps réel, offrant des perspectives sur la propagation virale et la formation de la mémoire, ce qui profite à l'humanité en conduisant potentiellement à de meilleurs traitements et à une meilleure compréhension de ces processus.
Des scientifiques de l'Université de Californie à Irvine (UCI) ont développé une méthode pour marquer l'ARN, la molécule qui lit l'information génétique de l'ADN, avec une molécule bioluminescente. Cette 'lanterne d'ARN' leur permet d'observer le mouvement de l'ARN dans le corps en temps réel. Cette avancée, publiée dans Nature Communications, promet d'améliorer notre compréhension des infections virales et de la formation de la mémoire.
Andrej Lupták, professeur de sciences pharmaceutiques à l'UCI, a expliqué que l'ARN est fondamental pour les processus cellulaires. Auparavant, le suivi de l'activité de l'ARN dans les cellules vivantes et les organismes était difficile. Ce nouvel outil permet de visualiser l'activité de l'ARN en temps réel, même dans les premières secondes ou minutes.
Les 'lanternes d'ARN' peuvent être utilisées pour marquer l'ARN viral, permettant aux scientifiques d'observer comment les virus se propagent dans le corps. Les virus se propagent en infectant les cellules avec leur ARN. La compréhension de ce processus pourrait conduire à de meilleures stratégies antivirales.
Jennifer Prescher, professeur de chimie à l'UCI, a noté que l'ARN joue un rôle crucial dans la formation de la mémoire. Le marqueur permet également l'imagerie en temps réel des cerveaux vivants avec des cellules portant de l'ARN bioluminescent. L'observation du transport de l'ARN vers les synapses neuronales, où se font les connexions entre les neurones, pourrait fournir des informations fondamentales sur le cerveau et la mémoire.
L'équipe a utilisé la luciférase, l'enzyme qui fait briller les lucioles, pour marquer l'ARN. Les tentatives précédentes d'utilisation de la luciférase ont échoué car la lumière émise était trop faible pour être détectée. L'équipe de l'UCI a surmonté ce défi, ce qui lui a permis de suivre l'ARN efficacement.
Cette recherche interdisciplinaire, soutenue par une subvention de la Fondation W. M. Keck, souligne la valeur de la science collaborative. La capacité de visualiser l'ARN en temps réel offre des possibilités sans précédent d'étudier les processus biologiques fondamentaux et de développer de nouvelles thérapies.