Les récifs coralliens des Caraïbes sont confrontés à une menace grandissante: la maladie de perte de tissu corallien (SCTLD), qui a été identifiée pour la première fois en Floride en 2014 et s'est rapidement propagée dans la région. Cette maladie affecte plus de 30 espèces de coraux, entraînant la perte rapide de tissu vivant et menaçant la biodiversité marine.
Traditionnellement, le traitement de la SCTLD impliquait l'application d'antibiotiques, tels que l'amoxicilline, pour inhiber la progression de la maladie. Cependant, cette approche présente des inconvénients notables, notamment le besoin de réapplications fréquentes et le risque de développement de résistances bactériennes. De plus, les antibiotiques n'empêchent pas l'apparition de nouvelles infections, ce qui limite leur efficacité à long terme.
Face à ces défis, des chercheurs ont exploré l'utilisation de probiotiques comme alternative thérapeutique. En 2023, une équipe de scientifiques a identifié une souche bactérienne, Pseudoalteromonas sp. McH1-7, isolée de fragments de corail résistants à la SCTLD, démontrant des propriétés antimicrobiennes prometteuses. Des études en laboratoire ont montré que cette souche pouvait inhiber la croissance de bactéries pathogènes associées à la maladie, suggérant son potentiel en tant que traitement probiotique.
Pour évaluer l'efficacité de cette approche en milieu naturel, des essais ont été menés en Floride. Les chercheurs ont appliqué le probiotique McH1-7 sur des colonies de coraux infectées par la SCTLD, en utilisant une technique d'application couvrant l'ensemble de la colonie. Les résultats ont montré que cette méthode ralentissait la progression de la maladie sur une période de 2,5 ans, sans dominer les communautés bactériennes naturelles des coraux traités. En revanche, l'application directe du probiotique sur les lésions spécifiques n'a pas montré d'efficacité significative, soulignant l'importance de la méthode d'application pour le succès du traitement.
Cette avancée offre une alternative aux traitements antibiotiques traditionnels, avec l'avantage de réduire le risque de résistance bactérienne et de fournir une protection plus durable contre la SCTLD. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour optimiser les protocoles d'application, évaluer l'efficacité à long terme et étudier les impacts écologiques potentiels de l'utilisation de probiotiques dans les écosystèmes marins.
En conclusion, l'utilisation de probiotiques représente une avenue prometteuse pour la conservation des récifs coralliens face à la SCTLD. Cette approche innovante pourrait jouer un rôle clé dans la préservation de ces écosystèmes vitaux pour la biodiversité marine et les communautés humaines qui en dépendent.