Dans un accord sans précédent, Nvidia et AMD ont accepté de céder 15 % de leurs revenus issus de la vente de puces d'intelligence artificielle (IA) en Chine au gouvernement américain. Cette mesure est une condition pour obtenir des licences d'exportation pour des puces spécifiques, notamment les H20 de Nvidia et les MI308 d'AMD, conçues pour le marché chinois.
Cet arrangement fait suite à des discussions impliquant le PDG de Nvidia, Jensen Huang, et l'ancien président Donald Trump. Nvidia a confirmé sa conformité avec la réglementation américaine en matière d'exportation. Les analystes estiment que Nvidia pourrait générer environ 23 milliards de dollars de revenus grâce aux ventes de puces H20 en Chine en 2025. Cet accord permet aux entreprises technologiques américaines de maintenir une présence sur le marché chinois tout en contribuant financièrement au trésor américain. Il est à noter que cet accord est qualifié d'« inédit » par les experts du secteur, car il lie les contrôles sur les technologies sensibles à des paiements monétaires directs.
Les restrictions d'exportation américaines visent à limiter l'accès de la Chine aux capacités d'IA avancées. Nvidia a vu ses ventes en Chine représenter une part importante de ses revenus, estimée à 13 % pour l'année fiscale se terminant en janvier 2025, soit environ 17 milliards de dollars. AMD a également rapporté 6,2 milliards de dollars de revenus chinois en 2024. Des préoccupations ont été soulevées quant à la sécurité nationale, certains experts s'inquiétant de l'utilisation potentielle de ces puces à des fins militaires. Nvidia a nié que ses puces H20 contiennent des portes dérobées ou des fonctionnalités de contrôle à distance, soulignant son engagement envers la cybersécurité. La Chine a d'ailleurs convoqué Nvidia fin juillet 2025 pour discuter de préoccupations sécuritaires liées à ses puces H20, suite à des allégations d'experts américains concernant des fonctionnalités de suivi et de contrôle à distance.
Cet accord établit un précédent pour la politique commerciale américaine, permettant potentiellement aux entreprises technologiques de reprendre leurs exportations vers des marchés restreints par le biais de contributions financières au gouvernement américain. Ce modèle pourrait influencer les futures négociations commerciales et les décisions d'exportation dans le secteur technologique.