La dévaluation du peso colombien a eu un impact significatif sur la dette extérieure du pays, qui a atteint 197,5 milliards de dollars en juillet 2024, selon la Banque centrale de Colombie.
Ce montant représente 48,7 % du PIB, avec une dette publique dépassant 113 milliards de dollars et une dette privée de 84 milliards de dollars, soit respectivement 27,9 % et 20,8 % du PIB. Par rapport au début de l'année, la dette extérieure a augmenté de 39 millions de dollars.
Au taux de change actuel, cela équivaut à environ 163,5 milliards de pesos (29,2 millions de dollars). Le ratio de la dette par rapport au PIB de la Colombie de 48,7 % la positionne de manière modérée parmi les pays d'Amérique latine, inférieur à celui de l'Argentine (156,7 %), du Brésil (89,1 %) et du Mexique (50,3 %), mais supérieur à celui du Chili (45,9 %) et du Paraguay (29,4 %).
Le ratio moyen de la dette publique par rapport au PIB pour l'Amérique latine et les Caraïbes a atteint 73,7 % en 2023, indiquant une position fiscale relativement meilleure pour la Colombie. La Banque interaméricaine de développement recommande de maintenir un niveau de dette prudent entre 55 % et 44 % du PIB, une fourchette dans laquelle se situe le ratio de la Colombie.
Cependant, la dévaluation du peso complique le paysage financier. Le dollar a commencé l'année à 3 882,05 pesos et a atteint 4 148,04 pesos en juillet, reflétant une augmentation de 325,99 pesos. À ce jour, le taux de change s'élève à 4 192,56 pesos par dollar, portant la dette extérieure à environ 828,18 trillions de pesos (147,89 milliards de dollars).
Le dollar est resté au-dessus de 4 150 pesos pendant 17 jours de négociation consécutifs. Des facteurs mondiaux, notamment l'inflation américaine à 2,4 % en septembre, ont influencé cette tendance. Malgré un léger mouvement à la baisse ces derniers jours, le peso n'a pas franchi la barrière des 4 150.
Catalina Tobón, responsable de la stratégie chez Skandia, attribue la force du dollar à des facteurs à la fois mondiaux et régionaux, notamment l'approche prudente de la Réserve fédérale en matière de baisse des taux d'intérêt et les préoccupations concernant la durabilité fiscale en Colombie.
Sebastian Toro, fondateur et PDG d'Arena Alfa, note que la monnaie colombienne est étroitement liée aux mouvements du Brésil et du Mexique. L'incertitude persistante entourant les élections mexicaines et la situation économique du Brésil a maintenu les monnaies régionales à un niveau élevé.
Malgré ces défis, le ministère des Finances a assuré que la Colombie honorerait toutes ses dettes, bien qu'elle ait dû exécuter moins de son budget que prévu pour respecter les règles fiscales, selon un rapport de Banco de Bogotá.
Le niveau modéré de la dette de la Colombie reflète un équilibre entre divers facteurs économiques, la positionnant comme une économie relativement stable dans la région, même face aux défis posés par la dévaluation de la monnaie.