Le ministère de l'Éducation du Pérou (Minedu) a récemment mis en œuvre des améliorations significatives dans les écoles rurales, notamment par le biais de l'enseignement multigrade et de la formation des enseignants. Cette initiative, bien que louable, doit être examinée sous l'angle de son impact économique. L'investissement dans l'éducation rurale est crucial pour réduire les inégalités et stimuler le développement économique à long terme. Selon une étude de la Banque Mondiale, 35% de la population péruvienne vit dans les zones rurales, caractérisées par la pauvreté et l'inaccessibilité géographique. Améliorer l'éducation dans ces zones peut avoir un impact direct sur la réduction de la pauvreté. Par exemple, l'augmentation du nombre d'enseignants et l'amélioration de leur formation peuvent conduire à une augmentation des revenus futurs des élèves. En effet, une étude a révélé que pour les écoles multigrades, le coût par élève du programme de formation continue des enseignants était de 236 dollars américains. En considérant les impacts sur la compréhension des mathématiques et de la lecture, on constate que le coût par élève pour augmenter de 0,1 écart-type est de 284 dollars américains et de 159 dollars américains par élève en compréhension des mathématiques et de la lecture, respectivement. De plus, l'investissement dans l'éducation bilingue interculturelle (EIB) est essentiel. Près d'un tiers de la population rurale parle une des 42 langues indigènes du Pérou. L'EIB garantit que les élèves reçoivent une éducation dans leur langue maternelle, ce qui peut améliorer leur engagement et leurs résultats scolaires. Cependant, cela nécessite des investissements supplémentaires dans la formation des enseignants et la création de matériel pédagogique adapté. L'efficacité de ces investissements doit être surveillée de près. Il est essentiel de mesurer l'impact des programmes de formation des enseignants sur les résultats des élèves et de s'assurer que les ressources sont utilisées de manière efficiente. Des études ont montré que les écoles rurales ne fonctionnent qu'environ 200 à 250 heures par an, contre les 900 heures obligatoires au niveau national. Il est donc crucial d'améliorer la gestion des écoles et de garantir que les enseignants sont présents et motivés. En conclusion, l'investissement du Pérou dans l'éducation rurale est un pas dans la bonne direction, mais il est essentiel de l'examiner sous l'angle de son impact économique. Une planification rigoureuse, une surveillance étroite et une évaluation continue sont nécessaires pour garantir que ces investissements produisent les résultats escomptés et contribuent au développement économique durable du pays.
L'investissement du Pérou dans l'éducation rurale: Une analyse économique
Édité par : Olga Samsonova
Sources
PCM - Secretaría de Gobierno Digital
TV Perú
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